Après un premier volume proposant la série Batman post Crisis on Infinite Earths, l’excellente collection Batman Chronicles poursuit son aventure à travers un deuxième volume qui présente, cette fois-ci, les épisodes #569 à #581 de Detective Comics, tous scénarisés par Mike W. Barr qui œuvrait auparavant sur l’univers du Chevalier Noir à travers la série Batman and the Outsiders. Alors que les numéros de Batman entrainaient le héros dans des aventures urbaines et sombres avec comme point d’orgue le mythique Year One, le scénariste et l’éditeur Denny O’Neil souhaitèrent donner un côté davantage super-héroïque façon Silver Age à la série. Et force est de constater que le résultat est tout à fait dans cet esprit !
Un ton enjoué pour des aventures rocambolesques…
Mike W. Barr donne à ses épisodes – pour la plupart auto-contenus – un ton enjoué plutôt réussi et entrainent les héros dans des aventures assez rocambolesques qui les voient affronter des vilains classiques : Le Joker, le Chapelier fou, Double-Face…Le scénariste travaille bien son duo Batman-Robin, en créant une complicité forte et ponctuant leurs échanges de jeux de mots improbables qui réaffirment l’ambiance des années 60. Si tous les épisodes n’ont pas le même intérêt, ils n’en demeurent pas moins denses et rythmés. Au cœur d’entre eux, l’épisode anniversaire #572 rend hommage aux origines du titre avec une rencontre avec Sherlock Holmes aussi décalée que longuette.
…qui contraste avec le médiocre Année Deux
Tranchant avec cet esprit léger, l’arc « Année Deux » – épisodes #575-578 – est un travail de commande demandé à Mike W. Barr. Ce dernier ressort un vieux scénario que DC Comics lui avait poliment demandé de ranger au fond d’un tiroir quelques années plutôt et le résultat est assez médiocre. Souhaitant confronter Bruce Wayne à son traumatisme le plus profond, Barr l’amène à faire équipe avec Joe Chill, l’assassin de ses parents, tentant au passage une réflexion sur l’usage des armes à feu par Batman. L’histoire a une écriture très datée, met en scène un vilain sans charisme, tente une romance des plus oubliables, enchaine les rebondissements mal fichus et improbables. Pas très glorieux pour cette « suite » à Year One…D’autant que l’arc sera entaché du départ d’Alan Davis au dessin – remplacé par un tout jeune Todd McFarlane – pour des désaccords avec les éditeurs.
Une partie graphique de qualité et un travail édito majeur
Majoritairement dessinés par Alan Davis, les épisodes possèdent cette patte « ronde et dynamique » qui convient parfaitement à l’esprit des histoires ! L’artiste s’empare des jeux graphiques que lui propose le scénariste pour produire des pages ludiques à souhait. Norm Breyfogle et Jim Baikie qui lui succèdent pour les épisodes post Année Deux conservent très bien cette ambiance.
Evidemment, ce qui fait la grosse plus-value de la collection est toujours présent avec un travail éditorial monumental de la part d’Urban Comics ! Composé de textes publiés à l’époque en supplément des épisodes et surtout des témoignages précieux de Bob Greenberger, éditeur chez DC Comics de 1984 à 2000, les articles éclairent avec intelligence les aléas de la création !
On apprécie, enfin, le format « souple » inspiré de la collection Disney de chez Glénat, remarquable de praticité et de confort de lecture !
Detective Comics #570
La collection Batman Chornicles poursuit son travail précieux avec un volume 2 consacré à la série Detective Comics scénarisée par Mike W. Barr ! L’incroyable travail éditorial d’Urban Comics met en lumière cet autre pan de l’année 1987 pour le Chevalier Noir ! Incontournable pour les amoureux de Batman et les férus d’Histoire des comics !