Batman – The Dark Prince Charming (2/2)

Le premier volume de la dilogie portait plus que ce que la publicité nous avait survendu : Une immersion nouvelle du franco-belge dans le multivers qu’est son reflet océanique. On en retenait seulement le nom Marini, oubliant même les ressources d’un trans genre que cela pouvait rameuter. Le 1/2 se heurtait à des années d’histoires plus ambitieuses, plus fondatrices ou plus émeutières, des histoires meilleures. Mais, et là le nom Marini prend tout son sens, Dark Prince Charming enchante toujours par sa palette artistique et l’inimitable coup de pinceau de l’artiste complet. Si l’on occulte l’écrit, Marini peut se vanter de se hisser tout là haut, avec les Aparo, Adams, Lee, Mazzuchelli, Sale, Capullo et tous les autres. 

Le 2/2, fin immédiate, est l’exacte suite ; les mêmes problèmes et les mêmes forces. Le soucis s’immisce déjà par une écriture brute, sans relief ni subtilité. LE couple turlupine, fripouille et bête de foire, très idiot et grossier. L’auteur se permet une version Nyotaimori de Quinn franchement limite. Son poussin pépie toujours son solo de Kiss. L’auteur l’enferme dans une cage (aux) folle(s) dont je n’ai pas les clés pour en déceler les issues. Et quand on se plonge dans les quelques pages de Tom King dans le prélude DC Nation, la comparaison est très douloureuse.

Il était question de parenté cachée, tout sera dévoilé, pour rien. Le titre trop modeste n’évoque jamais plus que ce qu’il est. Batman se lance corps et corps à la recherche de ce qui n’est donc pas sa gamine, la trouve et l’adopte. Point. Final. Il n’y a pas au delà, pas de plus dans cette itération mixée du Chevalier. Marini n’essaye d’ailleurs même pas. L’auteur s’affaisse sur le comptoir d’un bar au centre de trois points cardinaux récents pointant tous une ligne différente du Batman. Rocksteady a joué dans l’esprit attentif de Marini ; BvS a lui aussi marqué au fer rouge l’auteur, comme le suivant suicidaire. L’accumulation essouffle les efforts imaginatifs limités de l’artiste. 

Le bilan est éprouvant, pour une somme investie équivalente, des écrits autrement monumentaux sont de tous les possibles : Grant Morrison présente Batman, le Grand-Duc par Snyder, L’historique Aparo, les éditions seront fournies, complètes, généreuses. Marini ne raconte pas une histoire, adapte ce qui s’est fait dernièrement dans un écrin ocre avare. Je n’en démords pas, la mâchoire m’en tombe, mais le princier Marini aboie dormant ses personnages abattus.