Après deux excellents tomes, Bitter Root revient pour un ultime volume conclusif, toujours orchestré par David Walker, Chuck Brown et Sanford Greene. Les créateurs s’associent à Sofie Dodgson aux couleurs et Hassan Otsmane-Elhaou, au lettrage VO.
Faisant suite à la formidable réhabilitation du massacre de Tulsa en 1921 dans le tome 2, les auteurs poursuivent leur réflexion sur la haine et le racisme à travers un nouveau combat des Sangerye contre des forces venues d’une autre dimension.
Pour ce dernier volet, les auteurs conservent cet habile équilibre entre action et réflexion qui est une grande force de Bitter Root. La famille Sangerye doit, une nouvelle fois, faire preuve d’unité et de solidarité pour lutter contre ce nouveau mal qui trouve ses racines dans la haine et la souffrance. Les rôles évoluent avec le temps et les pertes sont nombreuses, amenant une forte dose d’émotion.
Le propos, essentiel et fort, demeure pertinent mais un petit gout de répétition par rapport aux deux premiers volumes se fait jour dans le déroulé de ce dernier arc. De même, les aller-retours incessants entre les époques hachent la narration, rendant la lecture moins fluide.
Sanford Greene et Sofie Dodgson poursuivent leur incroyable travail graphique. Le dessinateur multiplie, comme à son habitude, les planches marquantes où sa maitrise se fait indéniable, aussi bien dans l’action que l’intime. La coloriste ajoute ses teintes sombres et inquiétantes, dominées par le vert et le mauve. Une totale réussite !
On notera, à nouveau, les nombreux bonus proposés issus des singles VO, faits d’interviews, de portraits d’artistes, d’articles de réflexion, portés par des personnalités afro-américaines.
S’il pâtit de quelques défauts narratifs, ce dernier tome de Bitter Root conclue une série dont la pertinence du propos en fait une œuvre essentielle et marquante !