Geiger de Geoff Johns, Gary Frank et Brad Anderson nous a sérieusement séduit avec l’édification d’un univers plein de potentiel. Mais l’annonce d’un épisode Giant anthologique a fait resurgir dans notre esprit le mauvais gout de ce genre d’épisode machine à cash de chez DC ou Marvel. Fort heureusement, le scénariste a compris qu’il ne fallait pas se moquer des lecteurs s’il souhaite que ces derniers poursuivent l’aventure dans ce label Mad Ghost aux ramifications qui s’avèrent tentaculaires !
Cet épisode anthologique présente 10 histoires courtes dont quatre sont scénarisées par le créateur de l’univers. L’une d’entre elles, dessinée par un Bryan Hitch plutôt en forme, introduit le personnage de Redcoat qui trouve son origine en 1776, année de la déclaration d’indépendance des USA et va traverser le temps jusqu’en 2050. Une deuxième imagine les origines de Barney, le chien à deux têtes qui accompagne The Glowing Man dans ses aventures. Les deux autres servent plutôt d’introduction et de conclusion au gros morceau que forment les autres histoires, scénarisées par Peter J. Tomasi, Sterling Gates, ou encore Jay Faerber.
Ces histoires développent l’univers du Las Vegas de Geiger en s’attardant sur les divers établissements dirigés avec plus ou moins de fermeté (plutôt plus…). On plonge dans un safari cruel, un sombre tripot qui a du cœur, une Rome antique où tout se termine évidement dans l’arène ou encore un lieu où la trahison est irrémédiablement punie. Si l’on excepte l’histoire Goldbeard’s de Pornsack Pichetshote, vraiment anecdotique, la qualité des histoires est très satisfaisante et maintient aisément l’intérêt du lecteur. Reste à savoir si et comment tous ces éléments seront intégrés aux futures séries qui constitueront l’univers, le risque étant que cela demeure accessoire en regard de ce que prépare Geoff Johns.
Graphiquement, la qualité est également au rendez-vous avec quelques pointures venues dessiner quelques planches bien troussées comme Gary Frank, Bryan Hitch – déjà bien impliqués dans l’univers -, Paul Pelletier ou Joe Prado. Viennent s’ajouter des noms moins ronflants mais qui font parfaitement le job. 
Geiger 80-page Giant #1 évite le piège du numéro anthologique rempli d’histoires anecdotiques. Les auteurs proposent des récits qui tiennent la route et étoffent l’univers imaginé par Geoff Johns. Reste à voir ce qui perdurera dans l’avenir, à commencer par les mini-séries Junkyard Joe et Redcoat, prévues pour les mois à venir !