Harleen #1 (VO-DC Comics)

Harleen #1
Date de Sortie
2 octobre 2019
Scénario & dessins
Stjepan Sejic
Editeur
DC Comics
La note de ComicStories
6

Personnage dévoyé depuis des années avec une caractérisation très éloignée du modèle d’origine créé par Paul Dini et Bruce Timm, Harley Quinn est une des vaches à lait de DC Comics. Dans un but évidemment commercial, l’éditeur multiplie les séries sur le personnage et tente cette fois-ci de redéfinir ses origines, après le maxi épisode Mad Love, chef d’œuvre des deux créateurs. Ce qui attire surtout, c’est bien évidemment l’artiste qui se trouve aux commandes de cette mini-série en trois parties, éditée dans le Black Label : Stjepan Sejic, auteur de l’excellent Sunstone, dont le dernier volume vient de paraitre en VF.

Harleen Quinzel est une jeune étudiante en psychologie qui s’intéresse particulièrement aux meurtriers psychopathes au sujet desquels elle développe une théorie qui va la conduire à venir étudier ces spécimens à l’asile d’Arkham. Entre-temps, elle est prise au milieu d’un affrontement de rue entre Batman et le Joker avec qui elle se retrouve face à face. Une fois arrivée à Arkham, elle retrouve le Joker parmi les patients de l’asile, ce qui la trouble.

Stjepan Sejic reprend, dans les grandes lignes, les origines inventées par Paul Dini et Bruce Timm en tentant d’étoffer l’histoire qui l’amène à Arkham ainsi que sa rencontre avec le Joker. Dans son style habituel de narration, l’auteur propose un récit assez bavard. Mais autant cela passe bien dans Sunstone, autant ici, l’ensemble manque de légèreté. Couplé à une histoire qui délaye beaucoup, le lecteur a l’impression, arrivé au bout des 64 pages, que le récit n’a que peu avancé. Il permet pourtant à Stjepan Sejic de donner de l’épaisseur à Harley Quinn qui en a beaucoup manqué ces dernières années. L’auteur en fait une jeune femme qui se cherche, s’interroge, se trouve déstabilisée face à Lucius Fox et déterminée face à Harvey Dent. Une balance qui lui donne un côté attachant. Néanmoins, ses questionnements sont très redondants et trainent en longueur. Ses rencontres avec le Joker sont plutôt bien dialoguées et écrites, apportant de la tension. Néanmoins, ce titre publié dans le Black Label manque cruellement d’un côté dark attendu. D’autant que le Joker a un aspect voyou à belle gueule qui manque de folie. Le format en trois parties de 64 pages implique un étirement inutile et fait craindre que les deux dernières parties pâtissent du même rythme. Cela amène aussi l’auteur à ne pas laisser le lecteur avec un cliffhanger qui le tient en haleine.

En parallèle, Stjepan Sejic place quelques références à Mad Love que le lecteur qui connait cette histoire apprécie, un sourire aux lèvres.

Côté dessin, les amateurs de Stjepan Sejic seront en terrain connu et retrouveront avec plaisir ses designs de personnages, ses mises en page et sa colorisation habituelle. Seul son Joker à belle gueule pourra décevoir quelque peu.

Cette relecture des origines de Harley Quinn, si elle se lit sans déplaisir, manque cruellement de rythme et de folie. Porté par des dessins très agréables, le récit s’étire en longueur et pâtit d’une absence de cliffhanger qui laisse le lecteur la langue pendante d’impatiente. Mais on ira voir quand même la suite.
6
Juste correct
On aime
Les dessins de Stjepan Sejic
Le personnage d'Harley Quinn qui retrouve une vraie dimension
Les séquences avec Harley et le Joker
Les références à Mad Love
On aime moins
Un titre qui manque pour le moment d'un vrai côté sombre
La crainte que la mini-série tire en longueur
Un écriture bavarde qui délaye trop
Pas de réel cliffhanger