Plusieurs titres de chez Vault Comics ont attiré notre attention ces dernières semaines dont I walk with monsters. Scénarisé par Paul Cornell, dessiné par Sally Cantirino et colorisé par Dearbhla Kelly, ce titre flirtant avec l’horrifique voit Jacey et David, deux individus au lourd passé familial pour la première et aux pouvoirs surnaturels pour le second, s’engager sur les traces d’enfants disparus.
Paul Cornell multiple les couches d’intrigue et de mystère dans ces deux premiers épisodes. Tout d’abord, à travers Jacey dont le passé est marqué par les violences familiales et l’étrange disparition de son frère. Ensuite par le lien qu’entretiennent les deux protagonistes et bien évidemment les pouvoirs de David.
Le récit alterne séquences passées et présentes avec fluidité pour une construction par petites touches très efficace. Les fêlures et failles de Jacey et David, ainsi que leur relation faite de complicité et de découverte au quotidien les rendent attachants. Ces deux-là sont constamment sur un fil.
Le récit de Paul Cornell se fait quête personnelle à l’ambiance trouble et inquiétante, sans oublier quelques instants et dialogues étrangement drôles. Les mystères sont encore nombreux et les surprises sans doute loin d’êtres taries.
La réussite de ces débuts est également due à la patrie graphique de Sally Cantirino et Dearbhla Kelly qui, du trait indé et rond de l’une, et des couleurs ocres de l’autre, offre l’ambiance adéquate pour le récit de Paul Cornell. Les artistes rendent aussi bien les moments touchants que les instants sombres.
Bien qu’étant une lecture un peu rapide, I walk with monsters parvient à installer un climat inquiétant et une tension palpable grâce à des personnages riches et attachants, croqués par des artistes sachant parfaitement saisir cette sombre ambiance.