Avec le succès de Batman Chronicles, Urban Comics a décidé, pour le plus grand bonheur des lecteurs, d’étoffer sa collection Chronicles ! La Justice Society of America est le premier élu de cette évolution.
Une équipe mythique
Équipe mythique créée au début des années 40 en plein conflit mondial par Sheldon Mayer et Gardner Fox et inspiration de la Justice League deux décennies plus tard, la JSA a connu des hauts et des bas après plusieurs années de succès, subissant l’évolution des modes gustatives en termes de lecture. Après une série arrêtée au bout de 10 épisodes au début des années 90, faute de vente, l’équipe tombe dans l’oubli.
Elevé aux comics de l’Age d’or, James Robinson propose à DC Comics, début 1999, de relancer l’équipe en rajeunissant une partie de ses membres. Freinant des deux pieds, l’éditeur finit par proposer au scénariste d’écrire une mini-série se déroulant dans les années 40 pour tâter le terrain avant d’imaginer relancer l’équipe à l’époque contemporaine. Choisissant de reprendre le format de parution de l’époque, DC insère des épisodes one shot où les héros combattent une menace en duo, permettant au lecteur de se familiariser avec les personnages.
Des intrigues épiques teintées d’une légère candeur
C’est toute cette mise en place que propose Urban Comics dans la première moitié de cet épais volume. Si une certaine redondance d’écriture est bien présente, ainsi qu’un classicisme évident dans le déroulé des évènements, l’ensemble permet au lecteur d’entrer en contact avec l’équipe et de découvrir l’incroyable richesse de cet univers auquel il va se frotter. On retrouve aux scénarios le gratin du domaine avec quelques noms comme Mark Waid, Geoff Johns, Ron Marz ou Chuck Dixon.
Fort du succès de ces épisodes, DC Comics accepte de confier à James Robinson et David S. Goyer les rênes de la nouvelle JSA, formé d’un mix de personnages originaux et de nouveaux protagonistes. Les scénaristes engagent de nouvelles intrigues épiques teintées d’une légère candeur à la façon de l’Age d’or, tout en tâchant de mettre de l’ordre dans la continuité, plutôt confuse à propos de certains personnages. Au bout de 5 épisodes, James Robinson quitte le navire, pour des raisons personnelles, laissant la place à Geoff Johns dont le lecteur découvrira les épisodes dans le deuxième volume consacré à l’année 2000.
Un contenu exhaustif
Le contenu proposé par Urban Comics est d’une très grande exhaustivité – allant jusqu’à insérer, par exemple, un secret origin de 10 pages, ce qui permet de s’immerger pleinement dans l’élaboration de la relance de la série mais donnera aussi un gout d’ensemble très introductif pour qui voudrait découvrir la série de Johns. Dans tous les cas, on ne pourra nier l’incroyable richesse de l’univers qui entoure la JSA.
La particularité de la collection Chronicles est l’apport d’un impressionnant travail éditorial de la part d’Urban Comics. Des textes de James Robinson, Yann Graff – qui traduit ce volume -, ou David S. Goyer éclaire merveilleusement bien le contexte de création de la série. 
Ce premier volume de JSA Chronicles propose un contenu d’une grande exhaustivité et un travail éditorial impeccable, permettant au lecteur de s’immerger parfaitement dans l’univers entourant l’équipe légendaire de DC Comics. Si une certaine redondance s’impose dans la première partie, l’indéniable richesse des récits régale le lecteur qui n’a qu’une hâte : poursuivre l’aventure avec l’année 2000, menée de main de maitre par Geoff Johns !