En parallèle de l’insatisfaisant Passage, l’univers du Mythe de l’Ossuaire s’étend avec Des Milliers de Plumes Noires, publié à l’origine en VO sous forme d’une mini-série.
Dans cette histoire en cinq parties, Trish et Jackie sont deux ados amies qui ont comme passions communes les jeux de rôles et la Fantasy. Alors qu’elles décident d’imaginer ensemble un univers original, l’une des deux disparait.
Comme pour le Passage, le duo de créateurs installe une ambiance angoissante prégnante qui se mêle habillement aux élans de Fantasy imaginés par les jeunes filles. Mais contrairement au Graphic Novel, le récit livre des réponses et possède une forme de cohérence, tout en incluant très bien les mystères liés à l’univers du Mythe de l’Ossuaire.
Jeff Lemire s’appuie sur une relation adolescente amicale bien écrite entre les deux jeunes filles, archétypes de l’ado isolée qui recherche à tisser des liens sociaux. Les caractères bien différents des protagonistes apportent à la fois des liens profonds mais aussi des tensions qui vont d’une certaine façon conduire au drame qui fait basculer le récit. Si les chemins qu’emprunte l’enquête menée pour retrouver la disparue se font classiques, les incursions dans l’univers imaginaire et l’univers horrifique fonctionnent parfaitement.
Le Mythe de l’Ossuaire repose évidemment beaucoup sur la partition graphique d’Andrea Sorrentino et Dave Stewart. Le dessinateur italien poursuit le travail engagé sur Gidon Falls avec des compositions assez folles où les noirs sont mis en valeur en se télescopant avec les couleurs compactes et puissantes de Dave Stewart. Le duo livre également des envolées de Fantasy réussies aussi bien dans les designs imaginés que dans les teintes chaleureuses usitées.
Une partie graphique marquante qui justifie le grand format proposé par Urban Comics !
Avec ce second volet – non chronologique – du Mythe de l’Ossuaire, le duo créatif convainc nettement plus qu’avec le Passage, raison sans doute de leurs sorties concomitantes.
Des Milliers de Plumes Noires livre un récit convaincant à l’ambiance angoissante, porté par une relation entre personnages bien écrite et une partie graphique, une nouvelle fois, de haute volée !