Bloodshot Intégrale (VF – Bliss Comics)

La voici, la nouvelle intégrale Bliss Comics ! Cette fois-ci, l’éditeur bordelais s’attaque à la série Bloodshot débutée en 2012 par delà l’atlantique. Bloodshot est un tueur à la solde du Projet Rising Spirit, dont les nanites qui infusent son corps lui permettent de guérir de n’importe quelle blessure, améliorent sa force et communiquent avec les ordinateurs. Enlevé par l’une des personnes ayant travaillé sur le projet Bloodshot, son monde s’effondre lorsqu’il apprend des révélations plus que troublantes sur sa personnalité et ses origines.

A feu et à sang

Ce premier arc qui introduit le personnage et sème le doute dans son esprit est un modèle de thriller paranoïaque. En quête de vérité et manipulé de tous les côtés, Bloodshot n’a que ses habitudes de tueur pour en découvrir davantage sur sa personne. Duane Swierczynski livre des épisodes sans temps mort, nerveux et tourné vers l’action. Il dessine également les contours d’un personnage qui est bien plus que la machine à tuer que ses concepteurs veulent voir. Aux dessins, Manuel Garcia et Arturo Lozzi offre une belle prestation. Dans le plus pur style comics, le trait est précis, détaillé et très efficace dans les scènes d’action. Un démarrage en fanfare !

Le plus dur est la chute

Toujours en quête de vérité sur son identité, Bloodshot se voit encore manipulé et se retrouve face à des enfants pisiotiques prisonniers qu’il va finalement tacher de libérer. Duane Swierczynski poursuit l’édification de sa série de façon habile et efficace tout en nous emmenant vers le crossover avec les Harbingers. Le scénariste sait placer des séquences flashbacks qui apporte leur pierre, tout en maintenant l’action au cœur de la série. Lors de ce début de série, Swierczynski a créé deux personnages féminins mais l’un des deux disparait déjà après avoir été toutefois correctement développé. Le second a lui davantage de temps devant lui et sa personnalité contraste bien avec celle de Bloodshot. L’arrivée des psiotiques fait entrer pleinement Bloodshot dans l’univers Valiant.Toujours le même duo aux dessins, secondé par Matthew Clark sur un épisode. C’est très bon, efficace et dynamique. Un deuxième arc de qualité.

La guerre des Harbingers

Premier crossover du nouvel univers Valiant, Harbingers Wars, fait se mélanger les séries Bloodshot et Harbingers, encadrées par la mini-série éponyme en 4 parties. L’ensemble est cohérent, les épisodes de Bloodshot s’y intègrent parfaitement. On sent que les scénaristes ont travaillé de concert. Ce crossover va avoir des répercussions importantes sur tout l’univers et en particulier sur la série Blooodshot. L’introduction des H.A.R.D. Corps prépare l’avenir de la série. Swierczynski  développe davantage le concept des nanites et nous en apprend plus sur Simon Oreck. Harada va désormais s’intégrer de façon imposante dans la série qui s’immerge un peu plus dans l’univers partagé. Les dessins restent de qualité, flirtant parfois avec le gore, lorsque Bloodshot se fait démembrer à la tronçonneuse. Un crossover pas trop long, efficace et surtout qui change la donne, à l’inverse de ceux proposés chez les Big Two ….

H.A.R.D Corps

Ce nouvel arc débute par l’épisode #0 où Matt Kindt revient de façon intéressante sur les origines de Bloodshot accompagné aux dessins par ChrisCross qui réalise un travail assez sublime.

Christos Gage prend ensuite les reines de la série et poursuit l’histoire de Bloodshot là où le crossover l’a laissée. Le personnage a été capturé par Harada qui lui  ôte une partie de ses nanites. Changement de statu quo puisque Bloodshot doit faire équipe avec le H.A.R.D. Corps. Gage poursuit dans le registre « action » mais accentue également le côté politique en développant les manipulations de Kozol et caractérise les personnages de l’équipe de façon assez intéressante. La critique de ces manœuvres politico-militaires est féroce. Le rythme est un peu moins fluide qu’au début de la série et les dessins sont également un ton en-dessous, mais l’ensemble reste de haut niveau.

Les spécialistes

Avec l’introduction des Spécialistes, un groupe d’êtres dotés de pouvoirs existant en parallèle du H.A.R.D. Corps et qui, un temps, va prendre sa place, Gage approfondit la mythologie de la série. L’arc est court mais permet également le retour de Simon Oreck et de faire à nouveau évoluer le personnage. Les dessins sont à nouveau en-dessous des premiers arcs.

L’épisode Bloodshot and H.A.R.D. Corps #0 est une parfaite synthèse des différents pans de la série qu’il vient enrichir. Là encore les cols blancs de l’armée en prennent pour leur grade. Très bon.

Mission : Impossible

Nouveau crossover, cette fois-ci avec la série Archer & Armstrong. Le ton déjanté de cette excellente série déteint pour notre plaisir sur la série Bloodshot mais les auteurs savent en conserver les axes forts. Ces épisodes vont une nouvelle fois faire évoluer le personnage, à nouveau fin stratège. Aux dessins, passer de Pere Perez pour les épisodes d’Archer & Armstrong à Tom Raney pour ceux de Bloodshot fiche un sacré coup au moral et mal aux rétines. Ce dernier propose vraiment un travail de piètre qualité, c’est vraiment dommage.

Bloodshot versus H.A.R.D. Corps

Dernière ligne droite de la série avec deux épisodes qui concentrent ce qui a fait l’essence de la série : action, violence, manipulation, trahison. Bloodshot file vers son avenir et la reprise par Jeff Lemire. Les dessins d’Al Barrionuevo sont tout à fait corrects. Encore du tout bon pour finir.

Le bug et autres histoires

L’épisode #24 est une histoire indépendante qui se déroule en Russie et revient sur les manipulations politiques et le conditionnement mental de Bloodshot.  Une bonne histoire, bien dessinée. L’épisode #25 est constitué d’histoires courtes et variées. On retiendra celle écrite par le scénariste original de la série, spectaculaire visuellement et assez émouvante, qui reprend le concept de souvenirs implantés. Les trois autres sont sympathiques mais plus anecdotiques.

L’intégrale Bloodshot présente une série remarquablement maitrisée, sans temps faible scénaristique, qui évolue de bout en bout, change le statu quo de son héros régulièrement, se construit un univers personnel fort et parfaitement intégré dans l’univers partagé Valiant, tout en traversant deux crossover de qualité et impactant. L’ensemble est présenté dans une édition remarquable de la part de Bliss comics : reliure impeccable et solide pour ces 900 pages, bonus de qualité à gogo, crédits hyper détaillés. Un indispensable pour les fans de Valiant, une valeur sure pour tout fan de comics, un coup de cœur sans aucun doute. En attendant fébrilement, la prochaine intégrale Bliss : Shadowman.

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