CoMix Stories #16

Avengers Legacy #4 – 07/10

Scénario: M. Waid, A. Ewing, J. Zub, B. M. Bendis – Dessins: P. Larraz, K. Jacinto, M. Perkins, H. Ramos, A. Maleev, S. Caselli

  • Avengers #678-681 : Énergique, remuante, décontractée cette galéjade n’oublie pas ses atouts de cross-over d’ensemble. Les jeux des Doyens matent des héros en échec, sans solution impérative évidente. Les Vengeurs sont surmenés à la manière de ce que pouvait écrire Remender il y a quelques années. La partie cosmique continue, Voyager se dévoile lentement. En l’état, cette histoire est récréative et peut compter sur deux artistes montants de l’écurie : Larraz et Jacinto font des merveilles.

  • Champions #16 : Mark Waid écrit de nouvelles recrues et deux nouvelles Viv. Champions n’est plus ce fantasme d’une jeune génération sur la ligne du relai ; mais pour tout potage une petite série avec de potentiels futurs grands personnages, peut être. Mark Waid n’a pas concrétisé pour la postérité. Néanmoins, Champions se laisse parcourir aisément avec légèreté (et un poil d’agacement de cette adolescence qui est derrière moi et qui ne me touche plus tellement). La Vision, sa paternité, son engeance, sont des possibilités latentes à découvrir.

  • Invincible Iron Man #598 : Je reste un plaideur pour l’époque Brian Bendis sur Iron Man. Depuis 3 ans maintenant, l’auteur a su écrire des choses, faire bouger les lignes. Mais l’aveuglement ne fait pas tout, et je dois bien admettre que cette traque au Tony Stark originel est longue et paresseuse. L’entourage de Riri boucle en nœud vétuste sur des pistes en cul-de-sac, il serait grand temps de nous le ramener, mais il faudra attendre le numéro 600, forcément. L’état des lieux est le même pour Infamous, mis à mal par la cabale de Hood (de retour, alors que Bendis s’en va), depuis trop longtemps maintenant sans rien de neuf. Bendis fait ce qu’il fait de mieux, proroger des intrigues qui ne demandent qu’à se terminer, pour passer à la suite, qui n’arrivera jamais, numéro 600 oblige. 

Un mensuel valable, artistiquement séduisant, très séduisant, avec ses forces et ses faiblesses remarquables : Champions et son anonymat, puis Iron Man et son engourdissement. Les Vengeurs sont, eux, dans une excellente épopée complètement recommandée. 


Avengers Extra #2 – 08/10

Scénario: J. Aaron, G. Pak, M. Waid – Dessins: J. Harren, R. Dauterman, G. Land, C. Samnee

  • Mighty Thor #701-702 : Thor God of Thunder #25, fin 2014, un colosse cornu apparaît sur ces doubles pages prémonitoires. Des années plus tard, littéralement, Mangog les a tous estimés indignes. Les Dieux Asgardiens vont subir le jugement de la Férocité. Redondant avec le rôle de Gorr, similaire du moins, l’affrontement promet un cataclysme divin majeur, comme à l’époque. La fureur frappe déjà. Les portes dorées d’Asgardia grondent et vont céder. Aaron s’élève vers la nouvelle étape de son épopée nordique, digne de rentrer au panthéon des meilleurs runs de l’éditeur. La guerre des 9 Royaumes profite aux ambitions de conquête de l’Elfe Noir manipulateur et seul vrai stratège de ces années d’écriture. Brillante, respectueuse, véritable ode aux mythes de l’Edda, grandiose, Mighty Thor est la meilleure série Marvel.

  • Incredible Hulk #711-712 : Incredible Hulk est la série la plus faible du kiosque. Fortement inspiré du Ragnarok au cinéma, la virée planétaire de Cho s’electrise. Le Fils d’Odin se rameute dans l’arène sans aucune raison, à part celle du lien mercantile évident. L’intrigue de libérations de opprimés n’avance pas, bien qu’Amadeus enchaîne les paliers. Greg Pak est spontané, un poil écervelé mais étrangement Incredible Hulk n’est pas un raté complet. Cho est tiraillé, gentiment, entre son Moi et son Soi verdâtre. Insuffisant pour une véritable introspection, mais nécessaire à une série Hulk, Cho gagne un grain de profondeur en plus.

  • Captain America #696-697 : Les rêves totalitaires de Steve Rogers sont terminés. Sur les routes, en province, chez nous, les inconnus, hors des canyons urbains de la mégalopole, Rogers se cherche une raison. Waid se raccommode avec une naïveté opportune, tout ce qu’il faut à l’héroïsme neuf de Rogers. Chris Samnee est comme à son habitude à son aise, pour continuer l’histoire de ce duo artistique fabuleux. Tout n’est pas bleu pour autant. Le premier numéro du kiosque est inoffensif, la faute à un discours social absent, puis à un Spadassin inefficace. Ensuite, sans aucune transition, Captain est la proie, pourchassé on ne sait pourquoi par le Chasseur russe. Puis, plus étonnant, Steve est congelé, sur deux cases. Le numéro #697 va très vite, ne prend pas le temps d’expliciter quoi que ce soit. Un sentiment de tournis déplacé enroule ces deux numéros, comme une sensation d’assister plus que de s’impliquer. 

Avengers Extra est ce complément all-star, conseillé à tous les lecteurs des Vengeurs seuls. C’est aussi le présentoir de la quintessence du genre super-héros dans le comic-book. 


Batman Rebirth #17 – 06/10

Scénario: T. King, J. Tynion IV, B. Hitch, D. Jurgens – Dessins: J. Jones, J. Bennett, F. Pasarin, V. Bogdanovic, R. Sook

  • Batman #33-34 : La vaste blague est passée, elle reste d’ailleurs encore une énigme à laquelle je n’ai pas de réponse. King nous devance et continue simplement son présent à lui. Cette histoire d’une lune de miel ensablée, cuisante. L’histoire d’une rencontre entre deux femmes de la vie de Bruce, deux immenses personnages qui se rencontrent enfin, vont se confronter. King en bon maître d’oeuvre n’oublie rien et motive l’enlisement du couple dans des sables très mouvants, souvenez-vous ces 200 victimes imputées à Selina, victimes dont elle avait endossé les meurtres. King s’offre même l’annonce du mariage à la fratrie des Robins, des déclarations du savoureux au sensible sobre (Le réconfort de Grayson auprès de Damian est déjà culte). Visuellement, le trait de Jones est chaud, splendide. L’arc précédent décevait, celui-ci convainc déjà.

  • Detective Comics #969-970 : Bravement main-stream, Tynion étançonne avec ses pièces qu’est son casting qui s’éduque mois après mois. La renaissance miraculeuse de Tim chamboule tout et tout le monde, surtout Stephanie surchargée d’envies et d’émotion. Au travers des mailles du filet voyeur de Drake, le Syndicat, toujours le même (le Bat-verse peut vraiment compter sur sa propre continuité, et que c’est plaisant), devrait se faire entendre, sa prochaine victime, la gueule fragile du groupe. La série ne faiblit jamais, même si Joe Bennett souffre de la comparaison avec les artistes réguliers, souvent plus consistants.

  • Justice League #26-27 : Numéros non lus.

  • Action Comics #987-988 : La révélation d’une paternité enserre ces deux numéros. Oz se dévoile, surprenant, certains diront déraisonnable, et il m’est difficile de les contredire. Tout nous est expliqué dans un soucis démonstratif. Une précision scriptée qui ne facilite pas la nouvelle à avaler. Un Superman qui se rend compte seulement maintenant de son impuissance, de son incapacité d’ubiquité, simplifie grandement le chemin à exhiber, mais le lecteur ne suit pas. Comme l’inspiration de cet Oz, Car Il se morfond dans un dégoût primitif bleuté de l’humanité qui ne convient pas à son rang. La simplicité ambiante (à tous les niveaux) malmène une idée très audacieuse. Insuffisant.

Batman Rebirth change de formule, pas pour le meilleur, une couverture de survie tout au mieux. La généalogie du kiosque fait que l’on garde deux des séries initiales, de bonnes séries d’ailleurs, mais l’on perd en en accord éditorial. Avant tout, le tarif reste pertinent, pour deux séries lues. Mais, la question de la rémission de ce magazine sous perfusion est à poser : qu’adviendra t-il de Batman Rebirth une fois Metal terminé, et Justice League déclinée en plusieurs séries ? Superman , Action Comics, retravaillés par les bons soins du nouvel arrivant Brian. M. Bendis ? Ce kiosque n’est pas là pour durer, mais, c’est une vue de l’esprit subjective, pour démarrer une transition du public vers un marché Urban Comics à retrouver uniquement en rayon librairie d’ici quelques mois.