Criminal – tome 7 – Au mauvais endroit … (VF – Delcourt)

Le trio Ed Brubaker – Sean Phillips – Elizabeth Breitweiser est à la fête ces derniers mois chez Delcourt. Après l’excellent Fondu au noir et l’intriguant Kill or be killed, l’éditeur nous propose le tome 7 de l’excellente série Criminal. 5 ans après le dernier tome, on retrouve certains personnages déjà croisés dans les tomes précédents. On suit cette fois Teeg Lawless, père de Tracy, voyou sans scrupules à la solde de mafieux qui n’ont pas la rigolade facile.

Ed brubaker choisit un format hors norme pour ce comics avec deux chapitres d’une quarantaine de pages. Même si les personnages présents sont à peu près les mêmes, les deux parties distantes de deux ans, sont plutôt indépendantes.

La première nous raconte les derniers jours de taulard de Teeg, où un contrat a été mis sur sa tête. Bastons et trahisons sont au programme de cet épisode ultra classique et manquant un peu d’originalité.

La seconde partie voit Teeg parti sur les routes avec son ado de fils, Tracy, pour une mission. Le fiston est le narrateur et il livre son ressenti vis à vis de son père et de son « activité professionnelle ». Il croise une ado, Gabby, avec qui il fait connaissance et noue des liens. Le contraste entre le gamin qui cherche à avoir une vie comme les autres de son âge et son père voyou sans pitié est saisissant. L’évolution des relations des deux gamins est bien vue, les émotions sont justes. Les ados sont bien décrits, notamment dans leur réaction face aux événements. Brubaker réserve une scène finale pleine de mélancolie. Ce récit est très touchant.

Le fil rouge de ces deux parties est l’amour confirmé (Teeg) ou naissant (Tracy) des personnages pour les comics. Des hommages à Conan et à Shang-Chi Master of Kung Fu s’insèrent dans le récit de façon habile même si la première histoire ne dépasse pas le simple hommage alors que la seconde peut se comprendre comme une métaphore de Tarcy ne pouvant s’attacher à une compagne sans risquer qu’elle meure.

Aux dessins, Sean Phillips et Elizabeth Breitweiser sont toujours au sommet de leur art. La description du milieu carcéral d’abord puis d’une Amérique banale sont impeccables. Personnages et décors sont précis. Le dessinateur travaille toujours les ombres et la coloriste est clairement une des meilleures du moment. Ses teintes sont sublimes. Le dessinateur expérimente lors d’une séquence sous acide où il déforme les perspectives alors qu’Elizabeth Breitweiser s’amuse avec des couleurs psychédéliques. Sean Phillips réalise également un bel hommage aux comics précités tout en conservant son style.

                              

Le tome 7 de Criminal conserve le bon niveau de cette série même si on aurait aimé que la première partie ne soit qu’une grosse introduction et que le reste du comics soit constitué de cette très belle deuxième partie.

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