Iron Fist tome 1 : L’épreuve des sept maîtres (VF – Panini Comics)

Danny Rand s’était fait oublié. Le combattant ne s’était plus retrouvé au centre de l’attention depuis la démence visuelle d’Andrews. Préférant le survoltage du canadien à l’encyclopédie, indispensable par contre, de Fraction, le canadien reconnu mais à la marge avait réussi ce que peux tentent, et encore moins concrétisent. Depuis ces quelques numéros, plus que recommandés, Rand quitte les rails de la célébration. Changement de costume intégral en duo fidèle mais pas plus malin, ou en quatuor surpuissant mais trop inexpérimenté. A moins qu’un autre support ne soit venu remettre à plat toute une réinvention. Iron Fist a perdu de sa superbe pour une décontraction déplacée. 

Ce qui est sûr, Brisson surmonte L’Epreuve des Sept Maîtres dans un sérieux de retour. Sur un schéma usé de reconstruction, Rand va les gravir, lui aussi, pour retrouver son poste de poing ardent. Et les ennuis commencent. Iron Fist déconnecté de la mystique Kun Lun a perdu son Chi. Erreur grossière puisque le jeune homme est parfaitement capable en compagnie de Cage ou entre les doigts de Bendis. La proposition de Brisson courbe l’échine trop rapidement.

Le lecteur aperçoit sans tarder le bout de cette ligne narrative très, très droite. Une seule révélation en toute fin pourrait plaire. Brisson est très prévisible. La destination n’a pas franchement d’importance, et le chemin pour y parvenir n’en a pas non plus. Sept combattants, sept temples totémiques sur une île secrète pour se voir confirmer le rôle essentiel et évident des Living Weapons. Ce n’est que 5 numéros plus tard que Rand raisonne enfin. Forcément, après le table rase, la reconstruction est douloureuse, surtout la mythologie dense de Fraction inoubliable. Donc, 7 adversaires et un coup monté (que la naïveté excuse tristement) bâtissent un tome bafoué. Iron Fist par Brisson est prévisible, et souffre aussi d’un premier degré encombrant. 

Brisson accumule les écarts, des noms des prises martiales, une subtilité absente, un visuel pauvre. Son personnage est dépouillé de tout grandiose. Ses arènes enchaînées valorisent par contre la domination du Iron Fist sur tout les prétendants, dont l’ascendance physique s’étale largement. Brisson n’écroule pas son illustre personnage sous de simples inconnus. Puis, une appréhension de l’addiction lourde nous est apposée par un auteur, Rand reçoit sa dose après chaque combat, globalement en déficience d’idées. 

Pas plus immortelle que vivante, l’arme s’enraye déjà. Brisson n’a pas l’envie de redéfinir de Fraction, ou la frénésie d’Andrews. Il n’en faudra pas plus, Rand peut bien rejoindre Kun Lun où se perdre en route, on va suivre ses préceptes « on abandonne ». Et de nouveau, la couverture de Panini n’est pas reluisante, surtout que l’on découvre Dell’Otto en galerie à la toute fin du volume. 


L’avis de Boris – 7/10

Disons-le tout net, cette nouvelle série Iron Fist n’est pas le chef d’œuvre de l’année. Néanmoins, Ed Brisson, qui a déjà prouvé qu’il était capable du meilleur (Shelterd, Cluster chez Akiléos) propose un arc de démarrage tout à fait correct.

Comme souvent, on nous présente Danny Rand au fond du trou, ce qui n’est pas hyper original. L’histoire du tournoi avec les 7 sept maîtres sur l’île cachée, qui occupe ces 5 épisodes, a un côté à la fois cliché mais aussi classique. L’intrigue évolue au fur et à mesure des combats avec un petit twist au milieu qui relance bien l’histoire. Les intentions des différents maîtres sont distillées petit à petit, ce qui maintient la tension. D’un point de vue du rythme, c’est assez fluide.

Côté caractérisation, Rand a un côté ironique désabusé que j’ai trouvé agréable. Les combats – contre des adversaires qui ne sont pas des faire-valoir- sont bien mis en scène par Mike Perkins dont j’apprécie le trait, même si parfois ils s’arrêtent un peu abruptement. Le travail sur les couleurs colle bien à l’ambiance de la série.

Ce tome est clairement un volume de relance du personnage. Certes, l’ensemble manque un d’originalité, est un peu bas du front mais reste un petit plaisir de lecture de série d’action – Kung-fu pas désagréable. Reste à voir ce que proposera Brisson pour la suite.

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