Justice League Rebirth #1 (VF – Urban Comics)

Événement éditorial français, le lancement d’une nouvelle ère DC Comics. Il n’en fallait pas plus pour Urban, nouvelles séries, nouveaux kiosques, nouveaux numéros #1. L’attente autour de ce « Rebirth » est grande, gonflée par les retours très enjoués de la part des lecteurs VO. Voici le premier kiosque de la nouvelle trinité presse d’Urban, Justice League.

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[toggle title= »Justice League Rebirth #1 – 2/10″]

Scénario: Brian Hitch – Dessins: Brian Hitch

La relation récente entre Hitch et DC est compliquée. Durant le dernier tiers des NEW 52, celui-ci se voyait attribuer la série Justice League of America, qui sur le papier s’annonçait immense. L’un des fondateurs des Ultimates, ré-écriture moderne des Vengeurs, avait entre les mains les plus grands héros de l’éditeur, la réussite devait être au rendez-vous. Le fait est que nous nous sommes bien trompés. Sans être minable, ces quelques numéros n’ont jamais réussi à décoller, bien que le thème principal autour des croyances kryptoniennes était pertinent. La faute à une écriture déliée mais surtout des retards conséquents, la preuve, la série n’est toujours pas terminée. Si il y a bien quelqu’un qu’on ne s’attendait pas à retrouver sur l’éventail Rebirth, c’est bien Hitch, et qui plus est sur la Justice League. A croire que DC lui fait toujours confiance. Ils auraient dû se méfier. Cette introduction est calamiteuse. 
Ce qui semble être Metropolis est attaquée par une punaise géante de l’espace, dont les larves, au design d’une pauvreté affligeante, moissonnent l’espèce humaine. Pas plus de contextualisation que ça, l’objectif à travers cette menace gigantesque : faire de la Justice League le dernier rempart divin de la planète. Dans ce mauvais remake de Mass Effect, Hitch en oublie ses personnages et ses dialogues. Cette Ligue sort d’un affrontement céleste contre Darkseid et l’Anti-Monitor (Allez lire la Darkseid War), mais les voilà abattus, désemparés face à l’insecte géant. Cela sert aussi à la rencontre entre ce nouveau Superman et les héros NEW 52, méfiance est de rigueur. Les dialogues sont minimalistes, la cohésion à bâtir entre tous ces membres est absente. Les personnages passent pour des automates, sans émotions ni réactions. Le dessin est tout aussi désastreux. Le numéro n’est pas terminé, ce n’est pas possible autrement. La disposition des personnages dans les cases est étrange et certains visages sont particulièrement laids. 

Je ne vais pas m’étendre plus que ça, ce lancement de la plus grande équipe DC est abject. Ce qui devait être le fer de lance de l’éditeur se retrouve en position de chierie de papier. Comme le dit Wonder Woman à la toute fin du numéro  » Nous sommes la Justice League, fuyez », conseil très avisé Wondie. 

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[toggle title= »Justice League #52 et Action Comics #957-958 – 5.5/10″]

Scénario: Dan Jurgens – Dessins: Tom Grummet, Patrick Zircher

Durant la Darkseid War, Luthor s’auto-proclamait régent d’Apokolips, une situation bigrement originale et intéressante. Mais non, Lex revient sur Terre, avec son armure de Superman du plus mauvais goût et cherche une forme de rédemption au travers un dernier hommage au Kryptonien, décédé durant Superman Requiem. Le Justice League #52, ne traite que de ça, du revirement de Luthor et de la perception de la population à son sujet. Il faut donc attendre Action Comics pour voir l’intrigue démarrer. Le Superman pré NEW 52 suspecte une machination de Luthor et s’en va l’arrêter une bonne fois pour toutes. Malheureusement, Doomsday s’échappe d’une capsule de confinement, et les deux ennemis doivent alors s’allier pour défaire le monstre. Le retour du tueur de Superman,  sans doute motivé par son apparition éclair au cinéma, est plutôt convenu et ne sert finalement qu’à la mise en scène d’une action débridée. Ne cherchez pas la finesse, il n’y en a pas, ni dans la mise en image de Zircher, très propre au demeurant, ni dans les dialogues, ni dans l’intrigue principale. La lourdeur générale qui pèse sur les pages n’aide pas, la lecture est parfois laborieuse mais sans prise de tête. La subtilité viendra peut être de cet obscur Clark Kent, qui prétend être celui des NEW 52. 

Action Comics ne m’a pas particulièrement séduit, la faute à une plume balourde, pesante et sans grande délicatesse. 

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[toggle title= »Flash Rebirth #1 et Flash #1-2 – 8/10″]

Scénario: Joshua Williamson – Dessins: Carmine Di Giandomenico

Voilà un héros DC pour lequel j’éprouve une fascination inexpliquée. Je ne pouvais donc pas passer à côté de cette nouvelle série, après des NEW 52 en dent de scie sur le bolide écarlate. Je dois bien avouer que le Rebirth ne m’a pas mis en confiance, le numéro se contente de nous ressortir le DC Rebirth, et le retour du Wally West original, quel est réellement l’intérêt ? Aucun. Heureusement, la suite est très sympathique. Ce premier arc de Flash va voir l’apparition de Speedsters en tout genre. La force véloce est déréglée, le phénomène qui a donné ses pouvoirs à Flash touche alors la population de Central City. Le cas de conscience de Barry transparaît parfaitement. Ce personnage porte de vraies valeurs, un vrai message de justice, la formation de tous ces potentiels méta-humains s’annonce ardue. A moins que tout ça ne soit en lien avec l’organisation Black Hole, qui semble s’adonner à des manipulations scientifiques de la force véloce. Et si le pontife de l’organisation secrète maléfique commence à s’user, on pardonnera à Williamson cette facilité, tant la fraîcheur du titre est appréciable. Fraîcheur largement véhiculée par le dessinateur marvelien Di Giandomenico. Lui qui avait sublimé Spider-Man Noir, All-New X-Factor ou encore Punisher War Zone, apporte ici tout son savoir faire et propose un Flash athlétique, musculeux, et dont la vitesse transpire sur les pages. Le style légèrement cartoony, est particulièrement bien vu, entre décontraction et sérieux quand il le faut. 

Ce Flash Rebirth est une réussite. La lecture est agréable, fluide et on ne s’ennuie pas un seul instant. L’apparition d’autres bolides casse le sempiternel Flash vs Rogues, et c’est attirant. Une lecture à entreprendre et à privilégier au sein du catalogue Rebirth. 

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[toggle title= »Hal Jordan and the Green Lantern Corps Rebirth #1 – 6/10″]

Scénario: Robert Venditti – Dessins: Ethan Van Sciver

Si il y a bien un numéro dont le cœur repose sur la renaissance de son personnage, c’est bien celui là. Je n’ai jamais lu de Green Lantern, je découvre tout cet univers avec ces quelques pages. Si tout est fait par Urban pour appréhender au mieux la lecture dans l’édito introductif, il me manque clairement une quantité astronomique de connaissances pour apprécier pleinement les enjeux. Hal, renégat du Corp, est perdu au fin fond du cosmos, utilise le gant de Krona pour se forger un anneau. Le scénariste profite pour nous faire un topo rapide de qui est Hal, son passé, son admission au sein des Green Lanterns et la situation actuelle des Gardiens et des soldats d’émeraude. L’exercice de récapitulation est posé, fonctionne bien mais je passe à côté de nombreuses références. C’est notamment le cas pour la menace, Sinestro et son Warworld. La planète de la peur a remplacé OA, pourquoi, comment je n’en sais rien. Rien de plus, Hal est de retour, plus verdelet que jamais, sans doute pour aller affronter Sinestro. 
Le style très marqué de Van Sciver, notamment dans les traits des visages, s’ajuste très bien à l’histoire racontée. Son découpage est large, étendu et ne se cantonne pas à une succession de cases étroites. Certaines pleines pages sont carrément impressionnantes. 

L’entrée en matière me semble réussie, même si je ne capte pas la moitié des références. Les Green Lanterns ne m’attirent pas plus que ça, mais si je continue le kiosque je lirai la série sans animosité aucune. 

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Le Rebirth que tout le monde attendait n’est pas dans ses pages. Seul Flash tire son épingle du jeu. Le reste est soit mauvais, soit passable. Il faudra attendre un second numéro pour conclure quant à l’achat définitif du kiosque.

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Pour découvrir et commander ce numéro, c’est par ici:

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