Rat Queens Tome 2 (VF – Urban Comics)

Voici une review un peu tardive d’un titre sorti il y a quelques mois déjà (avril), mais qui vaut le détour si jamais vous voulez changer un peu des lectures de super-héros et science-fiction. 

Petit rappel pour ceux n’ayant pas (encore) lu le premier tome : nous suivons ici les aventures d’un groupe de mercenaires nommé les « Rat Queens » qui font parties des cinq groupes de mercenaires chargés de protéger la petite ville de Palissade. Comme dans tout bon groupe de mercenaires d’heroic fantasy qui se respecte, nous avons : un voleur, un guerrier, un mage et même un prêtre. Pour le reste, il faut avouer que l’on dévie quelque peu des standards… En effet ce groupe est composé exclusivement de membres féminins dont : une voleuse gnome accro aux champis hallucinogènes ; une guerrière naine prenant soin de tailler sa barbe ; une mage elfe plutôt dark / hardcore et enfin une prêtresse humaine qui se trouve être athée.

Ce tome 2 reprend l’histoire exactement un jour après la fin de la bataille ayant conclue le tome précédent. Nous retrouvons nos quatre mercenaires en train de prendre un peu de bon temps et de trouver un repos mérité suite aux évènements du tome 1. Cette torpeur sera, bien entendu, de courte durée puisqu’une nouvelle menace va peser sur la ville de Palissade. Kurtis J. Wiebe nous concocte une nouvelle fois une histoire pleine d’humour et d’actions. Si le scénario ne brille pas par l’originalité de ses intrigues (une menace à affronter), tout le sel de ce comics réside dans les personnages, leurs personnalités et les interactions qu’ils ont entre eux. Kurtis J. Wiebe parvient à donner une vrai personnalité et des motivations propres à chacun des protagonistes et on en vient même à apprécier des personnages qui, de prime abord, semblent plutôt détestables. Dans Rat Queens rien n’est vraiment tout blanc ou tout noir : les gentils ne sont pas forcément si gentils et les méchants ont souvent une raison de l’être. Sans tomber dans une analyse trop intellectualisée de ce comics, dont la finalité principale reste de nous faire passer un moment de lecture sans prise de tête, certain thèmes plus sérieux sont abordées en fond, dont notamment la question de la différence. Les Rat Queens sont avant tout un groupe d’amies, malgré des différences de tempéraments, de castes ou d’espèces (elfe, humaine…). Cette question de la différence apparaît en filigrane dans tous le comics, que ce soit par rapport à la religion, la sexualité, ou encore l’apparence physique. Le traitement de cette question n’est pas trop poussé par l’auteur mais cela apporte néanmoins de la profondeur à la lecture.

Concernant la partie graphique, si Roc Upchurch assurait la totalité des dessins du premier tome, ici la charge est partagée avec Stjepan Šejić. Bien qu’étant différents dans leur style, on sent une continuité dans l’approche graphique des personnages et de l’univers de la part des deux dessinateurs. Il s’agit pour moi d’un vrai plus, le changement se fait en douceur sans avoir à devoir se familiariser à nouveau aux personnages (à savoir que le changement de dessinateur s’opère durant le même arc narratif, ce qui aurait pu être gênant). Les deux dessinateurs font preuve de maîtrise dans la représentation des expressions faciales, ce qui permet de faire passer beaucoup d’émotions.  Roc Upchurch est dans la continuité du très bon travail déjà réalisé dans le précédent tome. Quant à Stjepan Šejić, il s’agit d’une valeur sûre qui avait, par ailleurs, déjà largement fait ses preuves dans l’univers de l’heroic fantasy avec le très bon « Ravine » (exclu VO, mais que je ne peux que vous recommander si vous aimez l’heroic fantasy et n’êtes pas allergiques à l’anglais).

La colorisation est assurée par les dessinateurs eux-mêmes, qui nous livrent un très bon travail avec une couleur qui correspond parfaitement à l’ambiance du comics.

Dans une actualité des comics indés quelque peu dominée par la science-fiction, il est agréable de pouvoir se replonger dans cette bonne vielle heroic fantasy de notre enfance (coucou Lanfeust !). En effet, hormis Birthright et le futur Seven To Eternity (dont une review de la VO avait déjà été faite ici), l’heroic fantasy n’est pas un univers très représenté actuellement dans les comics. Voici donc une bonne occasion de varier un peu ses lecteurs tout en se faisant plaisir.

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