Secret Empire #5 (VF – Panini Comics)

La germination de cette graine plantée dans un terreau idéal n’arrivera pas à la maturité suffisante, nous en sommes sûrs maintenant. Secret Empire est terminé. Spencer, comme d’autre avant lui, s’est à l’évidence fait usurper son travail en faveur de la consommation annuelle. Attention, soyons clairs, Secret Empire est meilleur, mieux construit, plus solide et dense, que bien des tentatives avant lui. Mais une pestilence cavalière parfume quand même ce schisme factuel inconséquent.  Décevant, c’est certain, mais pas moins ambitieux, Spencer sait composer les moments. 

L’Empire s’effondre sous les assauts unis de toute une communauté soudée, enfin. Le « vers quoi » de tout cet enfer nous été déjà démontré dès le Secret Empire #2, ça ne loupe pas. L’essence de Rogers, enfermée dans une réalité cubique, va s’échapper main dans la main avec la jeune Kobik. Dans un affrontement reflet physique et idéologique, la justice triomphe dans une séquence poignante efficace. Je le disais, la scénographie de l’auteur témoigne d’un icônisme incontestable, parfois, pas toujours. Spencer aura utilisé certains concepts forts, le prologue en tête, mais la résignation de Hawkeye devant le revenant, l’échange abîmé entre Steve et Bruce, la miniaturisation de la fourmi hivernale à l’intérieur des particules du Cube comptent tous autant, Secret Empire n’est pas privé d’occasions neuves, ravissantes. L’identité globale même de l’univers se retrouve altérée, pendant quelques instants durant lesquels l’Hydra aura gagnée, véritablement, l’imposant à tous. Kobik, et l’auteur (ce malin) ne referment pas ces plaies, juste un cautérisation de surface, histoire de. Marvel se dote d’un futur antagoniste terrifiant. 

Dans les faits, la réalité fasciste a existé, un temps, puis sera obscurcie par l’omniscience de Kobik. La mort de Widow était elle vraiment nécessaire, dans un média qui ne se soucie plus des conséquences ? D’autres iront pester contre ces Avengers pervertis, dont on ne sait rien. Waid ne développe pas plus, si ce n’est cet unique épisode séduisant finalement inutile. En conséquence, Thor, l’indigne, ne subit jamais les retombées de ses actes. Son allégeance à Steve, dans une quête folle et marteau, pour en soulever un de nouveau, était l’une des plus belles pistes à suivre. Le voilà tout fier, esquissé en relief sur un fond terriblement vide, sans qu’aucun ne le lui adresse. N’oublions pas Marvel Generations, sur lequel nous reviendrons, expliqué, au moins dans son idée, et dont le sens est plus évident que dans son propre cadre, c’est dire. 

L’alpha puis l’omega crédibilisent une histoire dérivante dans son ventre mou. L’épilogue en question se réconcilie avec le propos social et politique initial. L’idée de deux symboles discutant du symbolisme politique et culturel est terrible. Deux approches concevables d’une vision à la finalité pas si éloignée l’une de l’autre se répondent plus qu’elles ne s’opposent. Un discours effrayant pour se qu’il pourrait apporter de plus, de moins lissé, chez un Marvel encore trop tendre enfermé dans un confort de publication cyclique, dont la tendresse est à imputer aux changements, ou pas, du marché global. 

Secret Empire se gravit en une marche d’approche enivrante, en rang bien ordonné. Puis, par monts et vallées, le culminant et l’inférieur se suivent en un soupir fatigué. L’ivresse d’un effort lu mérité n’est dessoûlée que par la boucle. Le retour inévitable se fait au parking, en sécurité mais sans surprise, où l’on attend, avant de redémarrer vers une prochaine destination. Le rendez-vous est pris. 

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  1. Tellement d’accord sur les problèmes d’édition… Panini se fout ouvertement de ses lecteurs, on enchaine les chapitres sans réellement savoir si on en est toujours à l’épisode en cours ou au suivant… Affligeant ! Quant à S.E, je rejoins ta critique, un beau gâchis alors que Spencer avait démarré avec 2 épisodes de folie que Marvel s’est empressé de calmer pour ne pas « gâcher » son univers. Au final, on range les jouets et on recommence. Dommage, Marvel c’est fini pour moi car j’en ai marre de voir que rien n’avance

    1. C’est clair que l’édition et Panini c’est pas l’amour fou. Les prochains mensuels seront peut être impeccables qui sait.
      C’est un poil sévère de tout stopper pour ce bouclage, on sait comment ça marche. Il faut apprécier s’engager sur un an de lecture chez Marvel, puis repartir quasi de zéro. Ce fonctionnement ne permet pas de fidéliser durablement, c’est sûr, mais tout le monde est au courant. Il faut savoir profiter des lectures au moment, tout en ayant en tête que la suite n’en tiendra pas forcément compte. Mais je comprends parfaitement ton ressenti.
      J’ai l’impression que DC planifie sur un plus long terme, qui peut être une alternative à ton arrêt de tout Marvel. Sinon Valiant est aussi un choix plus que pertinent ; ou encore certaines séries « indés » typées super héros, Invincible ou le plus récent Black Hammer.

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