Spider-man Universe #2-5(V2)-3(2017) : Carnage (VF – Panini Comics)

Gerry Conway et Mike Perkins se sont associés pour écrire les 16 épisodes de la série Carnage. Disons-le tout de suite, le personnage de Carnage n’est pas la préoccupation première du scénariste, même s’il en utilise les caractéristiques, mais plutôt un prétexte pour créer une chasse au symbiote mêlant horreur, mysticisme et suspens.

Panini a publié ce run dans les trois magazines Spider-man Universe  #2, 5 et 6, chacun présentant un arc.

A chaque fois, Gerry Conway répète le même procédé. Chaque arc voit Carnage et ses poursuivants dans un lieu isolé. Une mine pour le premier, en pleine mer pour le deuxième et sur une île pour le dernier.

Dans le premier arc (épisodes #1-5), clairement le meilleur, le symbiote associé à Cletus Kasady continue à commettre des crimes. Une équipe hétéroclite, dont Eddie Brock fait partie, est chargée de piéger Carnage dans une mine où se trouve une arme censée séparer le symbiote de son hôte. De son côté, Carnage se met en tête de s’emparer d’un Grimoire qui lui conférerait des pouvoirs.

Dans le deuxième arc (épisodes #6-10), on retrouve toute l’équipe en pleine mer toujours à la poursuite de Carnage qui réussit à lier le symbiote à une femme rencontrée sur un bateau. C’est l’arc le plus faible.

Dans le troisième arc (épisodes #11-16), on retrouve nos protagonistes sur une île où Carnage va tenter d’arriver à son but initial, en l’occurrence, obtenir les pouvoirs que lui confère ce Grimoire. Le niveau de cet arc remonte par rapport au précédent sans atteindre celui du premier, même si l’histoire tire un peu en longueur.

Gerry Conway, un vieux de la vieille, maitrise son aréopage de personnages. Il se concentre sur l’équipe qui vise à capturer Cletus Kasady. Celle-ci est constituée d’individus aux profils variés, ce qui lui permet de multiplier les interactions. L’étude psychologique est légère mais présente notamment dans le premier et le dernier arcs. L’essentiel est dans le rythme et les ambiances. Le scénariste joue habilement avec les codes de l’horreur et du suspens. Il n’en oublie pas quelques répliques bien senties, notamment de la part de Carnage, personnage auquel il s’intéresse le moins finalement. Son récit est un pur divertissement. Il sait ménager les surprises, surtout dans la partie se déroulant dans la mine où le cadre claustrophobe est bien valorisé.

Le territoire mystique, qu’affectionne Gerry Conway, confère un caractère particulier au récit. Là aussi, le scénariste maîtrise les codes. Le Grimoire mystérieux, la cérémonie sacrificielle, les disciples un brun naïf font partie des passages obligés.

Bien évidemment, ce comics ne serait pas le même sans les dessins de Mike Perkins et les couleurs d’Andy Troy, auxquels l’ambiance convient à merveille. L’osmose est totale au sein de l’équipe créative. Les artistes transfigurent les scènes d’horreur et de combat et les scènes mystiques prennent un aspect grandiose sous leurs pinceaux.

Le travail du coloriste est remarquable, notamment dans les scènes sombres où il permet de faire ressortir l’ambiance poisseuse du récit.

Quelques belles pleines pages nous sont proposées. Le travail sur la narration visuelle est également efficace.

Le  format proposé par Panini enfonce le clou puisqu’il permet d’avoir une histoire complète de 16 épisodes pour moins de 20€. Les défauts des kiosques Panini restent, malheureusement, avec un chapitrage aléatoire.

Carnage est donc un récit divertissant jouant avec des codes que maîtrise à merveille l’équipe créative. Même si le scénario ne révolutionne rien, l’histoire se suit avec plaisir et l’on admire les planches de Mike Perkins et Andy Troy.