The Fix – Tome 1 : De l’or pour les branques (VF – Urban Comics)

The Fix - Tome 1
Date de Sortie
18 mai 2018
Scénario
Nick Spencer
Dessins
Steve Lieber
Editeur
Urban Comics
Prix
10 €
La note de ComicStories
8.5

Deux flics pourris jusqu’à la moelle, multiplient les arnaques foireuses et les associations abracadabrantesques avec un producteur de cinéma véreux ou un parrain local dans le but notamment de rembourser une dette contractée auprès de l’un d’eux.

Nick Spencer, qu’on a connu excellent sur ses séries Captain America mais plus laborieux sur Secret Empire, a également écrit la série The Superior foes of Spider-man, réunion de super-vilains de seconde zone. Le scénariste semble suivre la même voie en nous présentant une belle paire de nigauds attachants. Sauf que eux sont flics. Leur bêtise crasse mélangée à leur absente totale de morale leur fait poser un regard sur l’existence d’une naïveté consternante qui les rend presque sympathiques. Le scénariste lorgne du côté de Fargo des frères Cohen si l’on veut se risquer à une comparaison cinématographique. Les deux bras cassés s’improvisent voyous de seconde zone et finissent par se retrouver confronter à de vrais caïds sadiques et sans pitié.

Nick Spencer fait le choix d’une voix off bourrée de second degré mais aussi de morales bancales toutes faites sur la vie. Les dessins proposés, régulièrement en décalage avec ce qui est narré, provoquent des situations absurdes et humoristiques. Le scénariste use d’ellipses efficaces qui rompent le rythme, lui évitant une linéarité trop basique. L’humour toujours percutant, que ce soit dans la description des personnages, dans les répliques loufoques des deux héros ou dans leurs querelles de bac à sable, se fait trash lorsqu’il descend en-dessous de la ceinture. Si certains – pas moi – pourront trouver quelques blagues un peu lourdes, une grosse poignée de situations sont hilarantes – notamment la scène du restaurant avec Roy et son pote de producteur.

Nick Spencer crée une panoplie de seconds rôles assez croquignolesques. Entre le producteur de cinéma totalement obsédé, le caïd fan de cuisine bio et sadique au possible, la starlette complètement allumée, la beuf-carotte corrompue et bien sûr le chien partenaire de Mac, la galerie de portraits est variée et étoffée. Chacun a sa particularité mais leur point commun est vraiment d’être hors des chemins balisés.

Spencer met en place son univers de façon efficace et l’on attend maintenant le tome 2 pour qu’une intrigue plus conséquente apparaisse, mais le cliffhanger est alléchant de ce point de vue.

Les dessins de Steve Lieber, s’ils conviennent plutôt bien à l’ambiance du récit, pâtissent tout de même d’une qualité fluctuante, de décors parfois succincts et d’une mise en page basique. Cela ne gâche en rien la lecture mais on aurait aimé une partie graphique plus qualitative.

Nick Spencer signe une belle entrée en matière avec sa série The Fix. Très drôle, ce premier tome fait la part belle à des personnages en constant décalage, portés par l’absurde. A ce prix-là, il n’y a pas à hésiter !
8.5
Très bon
On aime
Le constant décalage
Les personnages
L'humour