Green Arrow Vol. 1 : Hunters Moon (VO-DC Comics)

La série régulière Green Arrow fait directement suite à la mini-série The Longbow Hunters dans laquelle Mike Grell modernisait le personnage en le faisant évoluer dans un contexte réaliste et urbain.

Ce volume 1 est composé de 3 arcs en 2 épisodes.

Épisodes #1-2

Un agresseur d’enfants a obtenu un nouveau procès suite à 10 ans d’incarcération. Il est donc libéré et placé en résidence surveillé. Le Dr Green, une psychiatre qui a fait partie des victimes et qui est le seul témoin encore vivant de ces agressions, craint désormais pour sa vie. Par ailleurs, le couple Oliver-Dinah paye les conséquences de l’agression dont a été victime Dinah dans la mini-série. Elle n’arrive plus à accepter qu’Oliver la touche. Ils décident donc de consulter un psychiatre qui par un « heureux » hasard est le Dr Green. Les deux histoires vont se mêler et Green Arrow s’emmêler !

Ce premier arc est intéressant de par son étude relativement approfondie des conséquences d’une agression à travers celle subie par Dinah et celle subie par le Dr Green. Le traumatisme et les difficultés à y échapper même des années plus tard sont bien évoqués. Le propos est juste et mature. L’intrigue est de type policier et se laisse très agréablement suivre avec ce qu’il faut de rebondissements et de suspens.

Épisodes #3-4

Au début de l’épisode 3, les soucis de Dinah vont se trouver résolus de façon un peu particulière mais qui cadre bien avec sa personnalité. Green Arrow va ensuite se retrouver pris entre Russes et Chinois pour la récupération d’un virus bactériologique.

Mike Grell utilise des ingrédients purement 80’s : conflit entre grandes puissances et arme bactériologique. L’intrigue est bien construite même si on se demande un peu pourquoi les Russes font appel à Green Arrow. Le scénariste envoie Oliver en territoire hostile, dans l’état de Washignton. C’est de la bonne aventure et les personnages de l’archéologue indienne et du tueur à gages Fyers sont plutôt bien décrits.

Épisodes #5-6

Là encore, Grell part d’un thème d’actualité : les ravages du Sida et l’idée que la communauté homosexuelle en est à l’origine. L’intrigue relie une nouvelle fois un peu trop facilement une connaissance du couple Oliver-Dinah et les voyous auxquels Green Arrow va avoir affaire. Néanmoins, Grell arrive à créer une bonne histoire mêlant mafieux, violence urbaine et critique sociale, en abordant le sort du jeune Colin, issu d’un quartier défavorisé et devant se plier à la loi des gangs.

Dans ce début de run, Mike Grell utilise la caractérisation de Green Arrow qu’il a mise en place dans sa mini-série : déterminé, aidant la police voire palliant à ses carences, un sens de la justice aigu et des moyens assez radicaux pour la faire appliquer. Le contexte réaliste, urbain, violent et mature est également présent. Le couple Oliver – Dinah est moins mis en valeur que dans la mini-série mais son utilisation dans les deux premiers arcs est efficace et bien dans la continuité de The Longbow Hunters. C’est appréciable.

A chaque fois, Mike Grell réussit en deux épisodes à construire des histoires denses, bien élaborées et aux thèmes adultes.

Quelques défauts sont toutefois présents sans gâcher la lecture. Comme dans la mini-série, Green Arrow se balade partout avec son costume dont on doute qu’il cache réellement son identité. Dans le premier et le troisième arc, le hasard fait trop bien les choses lorsque certains personnages interviennent dans l’intrigue. Ces quelques facilités sont un peu naïves.

Les dessins de Ed Hannigan sont très bons sur les deux premiers arcs. Cadrages et mise en page sont recherchés, le trait du dessinateur est régulier et très propre. Les décors sont soignés. Puis dans le dernier arc, surtout sur l’épisode 5, le dessin se fait nettement plus hésitant et les décors moins travaillés. La mise en page reste toutefois correcte.

La colorisation a par contre un peu vieilli. On est bien dans les années 80 ! La coloriste utilise fréquemment des teintes criardes. Ça reste regardable mais après celle de The Longbow Hunter, ça pique un peu !

Green Arrow Volume 1 est un bon premier tome qui présente des arcs courts bien construits abordant des thèmes adultes et bénéficiant d’un traitement mature. Quelques naïvetés et facilités scénaristiques apparaissent sans pour autant gâcher la lecture. On n’atteint toutefois pas la qualité de The Longbow Hunters, notamment graphiquement.

L’histoire se poursuite dans le volume 2 : Here There Be Dragons