Green Arrow Vol.3 : The Trial of Oliver Queen (VO-DC Comics)

Ce volume 3 de Green Arrow par Mike Grell contient les épisodes 13 à 20 et fait suite au volume 2, chroniqué il y a belle lurette.

Ce nouveau tome est constitué de 4 arcs narratifs et disons-le de suite, la série s’améliore encore une fois tout en devenant de plus en plus sombre.

Le premier arc (épisodes #13-14) est construit comme un puzzle dont les pièces s’assemblent à la toute fin. Débutant par de courtes séquences qui semblent indépendantes, l’histoire converge vers une intrigue politico-criminelle. Mike Grell construit son intrigue comme un petit thriller, abordant quelques sujets tels les tests médicaux sur les animaux ou les violences conjugales et réutilisant le personnage de Fyers. La colère d’Oliver Queen contre l’humanité monte un peu plus. Les dessins de Dan Jurgens sont très bons, tant dans la mise en page que dans la précision du trait.

Dans le deuxième arc (épisodes #15-16), suite à une fusillade dans un bar où Oliver et Dinah se trouvent, Green Arrow enquête sur un mystérieux homme qui est intervenu, arme au poing, avant de disparaître. Mike Grell aborde à nouveau différents sujets comme le braconnage ou le terrorisme politique. A travers la culpabilité de cet homme volatilisé, il traite habillement de ces thèmes en entretenant toujours une ambiance de polar. Le personnage est bien caractérisé psychologiquement. L’ensemble est bien fichu et tend à démontrer que le monde est bien pourri, comme le pense Oliver qui a de plus en plus de mal à collaborer avec la police, discréditée à ses yeux. Le scénariste n’en oublie par pour autant de placer de temps en temps un peu d’humour qui allège le récit. Les dessins de Ed Hannigan sont dans la droite lignée de ceux de Jurgens et conserve un bon niveau de qualité. Quelques planches aux compositions recherchées sont magnifiques.

Le troisième arc (épisodes #17-18) atteint un niveau de dureté impressionnant pour un comics, surtout à cette période. Grell y traite l’esclavage sexuel des femmes. Certaines scènes de violence sont extrêmement dures et font référence à la mini-série The Longbow Hunter. Le monde était pourri dans les épisodes précédents ? C’est pire que ce que l’on croyait ! Manipulation, assassinat, torture, tout y passe. Grell ne nous épargne rien. C’est âpre et bien écrit. Difficile à oublier. Retour de Dan Jurgens aux pinceaux avec toujours cette fluidité dans la mise en page. Et cette pleine page de la crucifixion ! Du très bon travail.

Lors du dernier arc de ce volume (épisodes #19-20), Green Arrow manque de tuer un gamin d’une flèche dans la poitrine, pensant sauver un policier d’une mort certaine. L’ado était en fait armé d’un revolver à peinture et jouait « aux gendarmes et aux voleurs » dans les rues. Oliver se retrouve face à la justice et à un juge qui ne goutte guère son rôle de vigilante. Notre héros se retrouve alors en pleine dépression, se questionnant son sa façon d’agir. Mais un ami bien connu des lecteurs DC va venir à sa rescousse.

Cet arc permet à Mike Grell de développer l’idée que les errements de la justice doivent être réparés par des individus comme Green Arrow. Justice doit être rendue, y compris au mépris des lois. Une nouvelle fois, un épisode dur et sombre. L’apparition de Hal Jordan en guest n’a rien d’artificielle et vient rappeler les grandes heures du duo. Ed Hannigan propose à nouveau un bon travail, notamment dans la mise en page. La séquence avec le juge et ces mises en perspective sont originales et traduisent efficacement l’autorité de ce dernier sur Oliver.

Dans tout ce tome, Dinah a un rôle assez secondaire mais elle est toujours là pour soutenir Oliver ou le secouer si nécessaire. Leur relation est évoquée mais bien présente et le peu que l’on en voit est bien écrit. Mike Grell crée réellement un comics pour adulte et commence à s’affranchir de la naïveté qui parcourait les deux premiers volumes. Le personnage de Green Arrow est désormais clairement un vigilante qui fait régner la loi à sa façon dans sa ville même si la pertinence de son action le tourmente toujours.

Contrairement aux deux premiers volumes où les dessins manquaient parfois de régularité, c’est ici du haut niveau. Seule la colorisation toujours monocorde de Julia Lacquement vient un peu gâcher le plaisir.

Green Arrow Volume 3 par Mike Grell est un très bon tome qui fait passer la série dans une autre catégorie. L’impatience de voir ce que l’auteur va faire me taraude, en espérant ne pas attendre à nouveau 3 mois pour lire le volume 4  : Blood of the dragon !