Stand Still Stay Silent – tome 1 (VF-Akileos)

Stand Still Stay Silent - Tome 1
Date de Sortie
10 octobre 2018
Scénario & dessins
Minna Sundberg
Editeur
Akileos
La note de ComicStories
9.5

Dénicheur de pépites, Akileos marque à nouveau les esprits avec Stand Still Stay Silent, initialement un web comic débuté en 2013 de Minna Sundberg, autrice finlandaise, que l’éditeur publie dans un superbe écrin.

Minna Sundberg livre un récit post-apocalyptique très original et qui débute par une longue introduction présentant le monde tel qu’il était avant « la grande maladie« . L’histoire se déroule en Scandinavie où l’on suit un groupe de personnes qui commentent l’arrivée de la rouille, cette maladie qui se répand rapidement. Pendant que les pays nordiques ferment leurs frontières, certains individus se calfeutrent, d’autres pensent que cela va penser. Cette partie met en scène une galerie de personnages attachants et touchants qu’on est un peu frustré de devoir abandonner au bout des 100 pages de cette – un peu trop longue ? – introduction. L’histoire à proprement parler débute 90 ans plus tard alors que la rouille a fait des ravages et que le vieux monde a été délaissé, livré aux bêtes et aux trolls. L’on suit un groupe d’explorateurs qui vont partir à l’aventure dans ce « monde silencieux » plein de dangers. Les personnages sont tout aussi attachants que ceux de l’introduction. La galerie est réjouissante et constitue l’un des charmes de Stand Still Stay Silent : un mage éclaireur totalement asocial, un guerrier peu valeureux, une jeune fille candide non immunisé à la maladie, un militaire sarcastique et une aventurière insouciante forment l’équipe hétéroclite qui part à l’aventure. Minna Sundberg développe les relations entre ses personnages en y insérant énormément d’humour et de tendresse. De nombreux passages, qui pourraient paraître anecdotiques, façonnent en réalité la psychologie des personnages. L’ensemble est réalisé avec une grande finesse. Les personnages expriment des sentiments d’une grande justesse : candeur, frayeur, tendresse, courage. S’y ajoute un jeu sur les origines (suédoise, finlandaise, norvégienne et islandaise), leurs langues et leurs préjugés. Cela crée un ton dans lequel le lecteur se fond avec délectation, ne pouvant réprimer l’envie de tourner les pages.

La plupart des récits post-apocalyptiques sont sombres et durs. Minna Sundberg choisit un univers féerique mêlant mystère et magie. Si la fin du livre apporte un touche sombre et une réelle tension qui appâtent le lecteur vers la suite, l’ensemble contient une inquiétude légère et planante, dû au caractère inconnu de ce monde à découvrir, mais qui ne sombre jamais dans l’horreur ou la violence. Le monde développé par l’autrice est d’une incroyable richesse qu’elle développe au travers de cartes et de glossaires qui explorent les lieux, les relations entres nations et les monstres. La lecture n’est jamais pesante malgré cette pluie d’informations. 

Minna Sundberg illustre son récit avec des dessins magnifiques. Ce qui marque d’abord, ce sont les couleurs mauves-orangées qui parsèment le livre, distillant cette ambiance féerique. Les designs de bâtiments et véhicules sont originaux, les personnages ont des faciès agréables – bien que parfois semblables. Les compositions de pages, parfois horizontales, sont redoutablement efficaces. Les paysages nordiques sont sublimes, de même que les séquences oniriques du mage Lalli. Le lecteur est ébahi devant la richesse graphique que propose Minna Sundberg.

Stand Still Stay Silent est une oeuvre qui prend son temps, installe son univers et demande l’implication du lecteur. Deux tomes au moins sont à venir, on en frémit d’avance.

Stand Still Stay Silent prend le temps d’installer son univers riche et passionnant. Portée par des personnages remarquablement caractérisés et un ton très original auquel le lecteur ne peut que succomber, c’est une oeuvre rare et marquante. On a hâte de lire la suite !
9.5
On aime
Le charme des personnages
De sublimes dessins
Un vrai ton
Un univers riche
On aime moins
Une introduction peut-être un peu longue