Intercalés en VO entre des épisodes de la trame principale, les épisodes de ce troisième volume constituent en fait un récit ayant pour fil rouge l’ascension de Lee Harvey Oswald au sein du Département de la Vérité, dont la longue Histoire nous est contée. Dessinés par des artistes différents et scénarisés par James Tynion IV, ces épisodes ne sont pas anecdotiques et forment un tout finalement passionnant.
Comme dans son histoire principale, le scénariste approfondit, à travers des récits évoquant diverses croyances comme la religion chrétienne, les ovnis, l’Homme Papillon, les « Hommes en noir« , sa réflexion sur la vérité. Croyance du plus grand nombre, confusion entre fiction et réalité, manipulation politique, réécriture de l’Histoire se mêlent dans ce récit construit comme un thriller et qui emprunte diverses formes pour mieux emporter le lecteur dans des contrées inquiétantes et hallucinatoires. Que cela soit le récit historique, la prose ou encore le rapport d’enquête, la maitrise d’écriture de James Tynion IV est indéniable. Soutenu par le trait rond enluminé d’Elsa Charretier colorisé par Matt Hollingsworth, l’esprit Pulp de Tyler Boss et Roman Titov, le réalisme froid de John Pearson ou les hallucinations d’Alison Sampson et Jordie Bellaire, le récit de James Tynion IV passionne et interroge les phobies collectives. S’appuyant sur des théories complotistes ou des mensonges historiques pour mieux en décrypter les mécanismes, le scénariste façonne une série qui dérange. Indéniablement, The Department of Truth interpelle.
Forte d’une écriture totalement maitrisée, The Department of Truth est une série hors norme, y compris dans ce troisième volume qui s’écarte de la trame principale.