1949 (VF)

1949
Date de Sortie
29 octobre 2025
Scénario, dessin & couleurs
Dustin Weaver
Editeur
Delcourt
La note de ComicStories

Delcourt est allé dénicher dans l’anthologie VO Paklis réalisée intégralement par Dustin Weaver une histoire en trois parties mêlant polar noir et Science-fiction : 1949.

Noir et onirique

L’artiste, que l’on a principalement vu chez Marvel, plonge le lecteur dans l’ambiance noire des polars des années 40-50 « à la Raymond Chandler » où l’on suit l’inspectrice Blank – la meilleure dans sa partie – à la suite d’un terrible tueur. Blank a une particularité : dans ses rêves, elle est plongée, chaque nuit, dans une vie totalement différente, 200 ans dans le futur…Trouvera-t-elle la clé de son enquête dans ses rêves ?

Une conception d’univers très réussie !

Dustin Weaver immerge son lecteur dans un double univers à la conception aux multiples inspirations très réussie. Des ruelles sombres d’une tentaculaire cité américaine des années 50 à l’urbanité technologique du futur, l’artiste tisse un monde riche et graphiquement fascinant. S’inspirant aussi bien du Frank Miller de Sin City que de Moebius, Dustin Weaver démontre une belle maitrise des univers qu’il met en jeu. Son scénario qui mêle intrigue policière et transfert temporel se montre solide et intriguant, intégrant régulièrement des éléments surprenants. Dustin Weaver se révèle également habile pour capter l’attention du lecteur, le maintenant sans cesse en alerte. Mais si au final, les ressorts se révèlent très efficaces, force est de constater que le scénariste se perd un peu dans son final où les révélations s’emblent s’accumuler dans une légère confusion ! On aurait aussi peut-être souhaité voir les éléments de dystopie davantage développés dans un format plus long.

Un sans faute graphique

Graphiquement, c’est un sans faute de la part de Dustin Weaver ! La partie du récit se déroulant en 1949 est parfaitement dans l’esprit polar noir des classiques du 7ème art avec un chara design impeccable et un contexte urbain délectable. L’artiste travaille sa mise en page avec une mise en avant de la cité et une narration graphique visant à relever le suspens. Dans la partie futuriste, Dustin Weaver travaille la conception de l’univers avec, là aussi, un focus sur la cité et ses moyens de transports, ainsi que sur les éléments technologiques de transfert temporel. Le passage à la couleur permet également un basculement efficace vers l’avenir avec un côté irréel. Difficile de ne pas être séduit par cette double atmosphère graphique !

S’il se perd un peu sur la fin, 1949 est mix réussi de polar façon années 40-50 et de thriller futuriste dont l’impeccable partie graphique de Dustin Weaver mérite à elle seule le détour !

Points forts
Un scénario globalement solide...
Graphiquement très réussi, aussi bien dans la partie années 50, très polar noir que dans le futur à l'esprit Moebius captivant
Un univers bien construit
Points faibles
...qui se perd un peu en confusion sur la fin
On aurait peut-être aimé voir les éléments dystopique davantage dans un format plus long