Après les excellents Wonder Woman et Superman, il est temps de parler d’Absolute Batman, réalisé par Scott Snyder en compagnie de Nick Dragotta.
Scott Snyder sur Batman ne rappelle pas que de bons souvenirs. Si Sombre reflet et, dans une moindre mesure, l’arc La cour des Hiboux furent des lectures mémorables, la suite fut une longue descente aux enfers conclue par Batman Dark Metal.
Toujours plus loin et même au-delà du grotesque
L’univers Absolute offre au scénariste un terrain de jeu comme il les aime, où tout est autorisé ! Malheureusement, malgré quelques bonnes idées, Scott Snyder retombe dans ses travers poussant le bouchon jusqu’au grotesque.
Comme ses collègues, Scott Snyder propose une réécriture de Batman mais, là où Kelly Thompson et Jason Aaron ont fait preuve d’intelligence et de finesse, le scénariste sort les gros sabots et oublie de faire preuve d’une certaine mesure qui donnerait une véritable force à son récit.
Si quelques idées – qu’on ne détaillera pas pour laisser la découverte à ceux qui voudraient tenter quand même l’aventure – peuvent se montrer intéressantes, Scott Snyder retombe rapidement dans ses travers en voulant toujours en faire plus. Plus fort, plus résistant, mieux équipé, son Batman résiste à tout sauf au ridicule comme le sont certaines scènes totalement What The Fuck.
On pourrait penser que Scott Snyder ne se prend pas au sérieux et livre un récit à l’esprit série B mais de nombreux éléments de réécriture du héros semblent indiquer le contraire. D’où un contraste encore plus frappant avec ces scènes totalement grotesques.
Au final, Scott Snyder gâche une trame de fond plutôt solide par des excès qui, même dans l’univers Absolute, apparaissent outranciers !
Nick Dragotta en bonne forme
Au dessin, Nick Dragotta, dont on a admiré l’art sur East of West, livre une prestation globalement très bonne avec un véritable travail de mise en page, jouant remarquablement sur la taille et la disposition des cases et rythmant parfaitement le récit. Ses pleines pages sont également très percutantes même si elles valorisent parfois le côté ridicule du scénario. On pourra toutefois s’interroger sur certaines cases qui semblent un peu faites à la va-vite. Gabriel H. Walta vient à la rescousse de Dragotta sur un épisode, réalisant, lui aussi, une belle prestation. Aux couleurs, l’excellent Frank Martin installe des ambiances très réussies.
Absolute Batman est clairement la déception de cet univers qui ne livre, par ailleurs, que de très bons titres – à venir en VF en fin d’année ou début 2026 : Flash, Green Lantern ou The Martian Manhunter, ou de véritables pépites : Superman et Wonder Woman !
En dépit de quelques bonnes idées scénaristiques, Absolute Batman déçoit par ses excès qui confinent parfois au grotesque ! Si l’univers Absolute permet tout ou presque à ses auteurs, Scott Snyder échoue à proposer un juste équilibre dans son récit. Batman par Scott Snyder, c’est toujours plus fort, toujours plus résistant, toujours plus lassant !