Son premier run clos sur le sympathique mais dispensable Devil’s Reign, Chip Zdarsky relance la série Daredevil avec une nouvelle direction. Toujours en compagnie de son complice Marco Checchetto sur les deux premiers épisodes, puis avec Roberto De Latorre sur la suite, le canadien impulse un nouveau départ convaincant.
Suite aux évènements de Devil’s Reign, Daredevil s’associe à Elektra pour former le Poing afin de démanteler l’organisation de ninjas assassins de la Main. Sur le point de quitter New-York, il croise une connaissance de fac qui lui fait d’étranges révélations qui le perturbent.
Après une première partie très urbaine au centre de laquelle gravitait davantage Matt Murdock que Daredevil, Chip Zdarsky avait teinté son récit de super héroïsme dans sa deuxième partie. Ici, il opte pour une nouvelle direction beaucoup plus mystique qui met en avant le caractère religieux du personnage, choix pas si surprenant tant on connait la place de la religion dans la vie de Daredevil.
Comme à son habitude, le scénariste incorpore des éléments de continuité issus de runs précédents tout en poursuivant ce qu’il a mis en place auparavant avec une grande cohérence. Au centre de son récit se trouvent la relation de Matt et Elektra qu’il tisse un peu plus avec l’ambiguïté de leurs rôles au sein du Poing, et la psychologie de Daredevil, hanté par les révélations qui lui sont faites et qui pourraient remettre en question la vision de son rôle de super héros.
Le récit bénéficie de l’écriture toujours fine de Zdarsky en termes de rythme et de dialogues, alternant efficacement scènes d’actions et moments plus intimes. Le scénariste développe sa série tout en y ajoutant des éléments intrigants et des pans de l’univers Marvel qui entrainent le lecteur dans cette nouvelle direction qui séduit.
Au dessin, on retrouve Marco Checchetto et Roberto de Latorre, deux artistes majeurs de la première partie du run de Zdarsky qui réalisent toujours un excellent travail. Soutenus par l’incomparable Matthew Wilson aux couleurs, leurs traits se font d’une grande précision aussi bien dans la mise en page que dans les décors, urbains comme plus mystiques. L’épisode « anniversaire » Legacy #650 est aussi l’occasion de retrouver avec plaisir différents dessinateurs qui ont faits les grandes heures du personnage pour une ou plusieurs pages.
Chip Zdarsky relance sa série avec succès en choisissant une direction plus mystique convaincante ! Toujours précis dans son écriture et soutenu par des artistes de haut niveau, le canadien continue de régaler sur Daredevil !