La palette des genres est considérable chez Komics Initiative ! Avec Ephemera, l’éventail s’élargit encore un peu plus tant le roman graphique de Briana Loewinsohn s’aventure sur des chemins inhabituels, aussi bien graphiquement que scénaristiquement.
Proposé dans un très beau format souple à couverture à rabat délicieusement concocté par l’éditeur, le récit de Briana Loewinshon est une sorte de voyage onirique dans les souvenirs d’enfance d’une femme qui évoque sa mère aux prises avec la maladie mentale.
Cicatrices indélébiles
Au fil des allers-retours entre présent et passé, l’autrice tisse un portrait d’une enfance faite de solitude, d’inquiétude et d’incompréhension. Porté par une écriture d’une grande sensibilité, Ephemera évoque les questionnements d’une enfant face à la maladie mentale de sa mère, à ses absences, à l’aridité de ses sentiments difficilement exprimables, ainsi qu’à l’héritage qu’elle laisse à cette enfant devenue une adulte qui doit vivre encore avec ces profondes cicatrices.
Une plume à fleur de peau
A la fois poétique, mélancolique et contemplative, la partie graphique porte un récit qui, avare en mots, se fait touchant et métaphorique, notamment dans la relation de la narratrice avec les plantes, héritage là aussi de cette enfance solitaire. D’une ligne fine qui tire son émotion de son dépouillement et de sa fausse simplicité, l’art de Briana Loewinshon s’enivre de teintes automnales qui enveloppent les personnages pour instiller une atmosphère poignante.
Si de rares lecteurs n’arriveront sans doute pas à se laisser porter par le rythme et l’ambiance d’Ephemera et passeront à côté du titre, les autres auront le sentiment d’avoir lu une œuvre unique et marquante.
Briana Loewinshon livre un œuvre d’une rare sensibilité qui traite ses thèmes forts avec subtilité ! Unique et marquant !