Ce troisième et dernier tome de Invisible Kingdom vient clore une saga intelligente, dense et graphiquement impressionnante. Abordant des thèmes multiples tels que la consommation de masse, les manipulations politiques ou le rapport à la religion, la série de G. Willow Wilson et Christian Ward parvient à intégrer cette richesse dans un récit enlevé où action et rebondissements sont loin d’être absents. L’univers cosmique original accueille, à nouveau, un récit à la dramaturgie bien dosée où tension et suspens montent crescendo jusqu’à un final émouvant.
Mais définitivement, Invisible Kingdom s’appuie sur ses personnages à la profonde humanité. Si l’aliénation conduit certains à l’aveuglement, c’est bien le doute, la solidarité, le sacrificie, l’amour qui guident les héros de G. Willow Wilson. Des sentiments intensément humains. La destinée des personnages emportent le lecteur dans un tourbillon de sensations fortes.
Des sensations que le dessin numérique de Christian Ward exacerbe dans un maelstrom de couleurs chaleureuses et de visions cosmiques. Si quelques cases pourront paraitre un poil moins léchées, les planches époustouflantes sont légion. L’artiste est un créateur d’univers de haut vol. Planètes, cieux, lunes et vaisseaux se parent d’atours magiques et hypnotisants. Minéraux et végétaux font sublime alliance quand les corps s’embrasent de haine ou d’amour dans des cases exaltantes.
Difficile de ne pas se laisser emporter dans ce bal onirique et flamboyant, le plus souvent étourdissant !
Avec ce troisième tome, se clôt une saga intelligente et profondément humaine dont la partie graphique constitue à elle seule un voyage inoubliable !