Pour le second opus de sa série anthologique, Michael Walsh convie quatre nouveaux scénaristes pour des nouvelles qui vont trouver un cadre urbain commun, avant de se clore sur une touche de magie orchestrée par le créateur lui-même. Le principe resté inchangé : dans chaque segment, la pièce maléfique prend possession de l’esprit du protagoniste principal pour le faire basculer dans la folie !
Arcade et casino
Le bal des histoires courtes s’ouvre sur une virée au salon de jeux d’arcade où la frustration et l’humiliation d’un jeune garçon vont trouver une libération dans un déluge de violence très gore. Le scénario de Joshua Williamson est simple mais efficace et permet au dessinateur de se faire plaisir, clins d’oeil à de fameux personnages de comics en sus. Puis Ram V fait vivre le pièce dans un casino de Las Vegas où il n’est guère compliqué de sombrer dans la folie. Mais le scénariste pare son récit d’une mythologie aztèque qui lui donne une force supplémentaire et dote le personnage principal qui vacille d’une fragilité touchante. Michael Walsh réalise pour l’occasion quelques planches très envoutantes !
Luttes des classes et paiement de dette
Matthew Rosenberg livre, de son côté, un récit plus classique où la pièce met son grain de sel dans la lutte des classes. Découpée en gaufrier, l’histoire réserve quelques mystères mais pâtit d’un rythme un peu lent. Vita Ayala prend ensuite son tour pour l’histoire la plus originale et la plus intense du fait qu’elle s’inspire de faits réels. Un flic fait des petits boulots pas très propres pour éponger une dette, mettant notamment le feu à des immeubles afin que leurs propriétaires bénéficient des assurances…jusqu’à ce qu’un drame survienne. L’histoire est forte et inquiétante.
Enfin, le créateur de la série s’offre, comme dans le premier volume, la conclusion avec un récit qui emmène le lecteur sur les chemins de la magie. L’ensemble est classique mais efficace.
La série remplit finalement son objectif avec des histoires variées et bien écrites mais l’on regrettera que Michael Walsh n’ait pas fait le choix de développer la mythologie autour de la pièce, ce qui aurait bonifier Silver Coin !
Ce second volume gagne en qualité d’écriture et en originalité mais l’on aurait aimé que la série développe davantage sa mythologie !