Delcourt propose une intégrale augmentée – et clairement définitive – de The Crow, première œuvre de James O’Barr.
Exorcisme intime
Créé pour exorciser un drame personnel – la mort de sa fiancée, renversée par un chauffard alors qu’elle s’apprêtait à le joindre à sa demande, The Crow est un récit de vengeance exceptionnellement noir et violent ! James O’Barr imagine un avatar du nom d’Eric Draven qui revient d’entre les morts après avoir été assassiné en compagnie de Shelly, sa fiancée, par un groupe de truands faisant preuve d’une rare cruauté.
Une violence graphique totale
Dans une ambiance gothique qui inspirera beaucoup d’œuvres par la suite et ponctué de citations poétiques, le récit de James O’Barr ne cache rien, au point d’être parfois limite malaisant, laissant libre court à une violence graphique totale. Le milieu dans lequel plonge Eric pour retrouver les coupables des meurtres est un milieu de camés, de trafiquants, de tueurs qui n’ont que peu de morale. Cela amène des scènes d’une rare explicitation.
Mais The Crow se révèle être également une formidable histoire d’amour. La relation entre Eric et Shelly est présentée en de courtes séquences empreintes d’une belle poésie et d’une grande douceur, bien qu’assez désespérées.
Rugueux et poétique
Si le trait du débutant James O’Barr manque parfois de maîtrise, œuvre de jeunesse oblige, la partie graphique installe une atmosphère suffocante impressionnante. Le noir et blanc sec et rugueux des scènes où Eric arpente les rues à la recherche des truands s’oppose à l’onirisme poétique des séquences mettant en scène Eric et Shelly dans leur vie amoureuse. James O’Barr a ajouté des scènes qu’il n’avait pu mettre à l’époque de la création initiale, ce qui apporte une richesse supplémentaire et indéniable à l’œuvre.

L’ambiance sombre et violente laissera certains lecteurs sur le bord de la route mais pour qui s’immerge dans The Crow, le voyage dans la douleur de James O’Barr est une expérience totale ! Une œuvre marquante devenue culte !


