En parallèle de l’acquisition des droits de la franchise des Transformers, Skybound a conclu un partenariat avec Univers Pictures pour adapter en comics quelques films d’horreur emblématiques de la moitié du XXème siècle et a confié ce travail à la crème du comicbook du moment. Et pour inaugurer cette gamme, quoi de mieux que Dracula par le duo créatif de The Department of Truth ?
Les artistes adaptent le film de Tod Browing datant des années 1930, lui-même adaptant le classique de Bram Stoker, en un récit en 4 parties. On y suit le Dr John Seward qui admet un nouveau patient étrange nommé Renfield dans son asile. Le fou raconte l’histoire d’un démon qui a élu domicile à côté de chez lui. Mais alors que le Dr Seward tente d’appliquer la logique à l’impossible… sa fille tombe sous le charme du comte Dracula !
Une montée en puissance vers l’effroi
Dès les premières pages, le choc est total ! Martin Simmonds plonge le lecteur dans une ambiance sombre, angoissante et oppressante qui laisse augurer de grands moments de terreur. Imprégné de ce parfum piquant, le scénario de James Tynion IV démarre toutefois doucement, amenant un sentiment de décompression qui va disparaitre au fil de l’avancée du récit. L’auteur instaure une tension qui devient de plus en plus palpable lorsque les sentiments et l’intime s’impliquent dans le récit. Les artistes parviennent à générer petit à petit la terreur jusqu’à un épisode final où l’émotion l’emporte !
Si l’on imagine qu’une ou deux issues supplémentaires auraient permis à James Tynion IV de densifier son récit en développant, notamment, la caractérisation de certains personnages, le pari de l’adaptation est plutôt réussi.
Fascinante partie graphique
L’immense réussite de cette adaptation est, bien évidemment, la partie graphique de Martin Simmonds, artiste idéal pour ce type de récit ! Par son art composite touché par l’abstraction, l’artiste réalise des planches absolument envoutantes. Par ses teintes alternant les glaciales atmosphères des bureaux, des salons et des cellules et l’incandescente présence de Dracula, l’artiste immerge le lecteur dans l’esprit du récit. Ses mises en page alliées au rendu de l’aliénation des personnages suscitent l’effroi avec aisance. A tout cela s’ajoutent quelques doubles pages absolument fascinantes ! Un récital !
S’il lui manque un peu de densité, cette adaptation de Dracula par James Tynion IV et Martin Simmonds est une réussite, notamment grâce à sa partie graphique absolument fascinante !