Derrière la porte (VF)

Derrière la porte
Date de Sortie
3 octobre 2025
Scénario
James Tynion IV
Dessin
Gavin Fullerton
Couleurs
Chris O'Halloran
Editeur
Urban Comics
La note de ComicStories

James Tynion IV est clairement devenu l’un des scénaristes les plus intéressants et indéniablement l’un des plus bankables ! C’est sans doute pour cette raison qu’Urban Comics a décidé de publier tout ou presque ce que produit l’américain. Néanmoins, ce Derrière la porte n’en valait pas la peine.

Un récit qui manque sa cible…

Ramassé sur trois courts épisodes, l’histoire de James Tynion IV – sans doute pour une part autobiographique – se veut à la croisée du récit horrifique et du thriller familial. Derrière la porte réussit un peu dans le premier et pas du tout dans le second.

Maggie et Thom sont un couple qui connait des difficultés relationnelles, accentuées par l’apparition du monstre des terreurs nocturnes de Jamie, leur jeune fils de 4 ans. La nostalgie des temps d’insouciance, le temps libre qui s’est évaporé et un écart difficilement pardonnable de Thom polluent leurs vies. Le couple décide de déménager afin de poser de nouvelles bases professionnelles et personnelles mais le monstre du placard a, lui aussi, décidé de faire partie du convoi…

…et tourne à vide

James Tynion IV semble avoir voulu mixer ces deux idées, pensant que cela pourrait faire une histoire intéressante. Malheureusement, le récit tourne vite à vide car le scénariste n’a pas grand chose à raconter. Sa description des tourments personnels de Thom et Maggie se base sur le fait que le premier n’est pas vraiment un type sympa. Et c’est bien le cas. Mais autant on adore parfois détester certains salopards, autant là, on n’aime pas Thom et on n’aime pas lire ce qu’il raconte.

Derrière la porte s’appuie également sur un genre dans lequel James Tynion IV peut exceller : l’horreur. Ici, les terreurs de Jamie sont bien rendues, notamment graphiquement, mais là aussi, le scénariste tourne vite en rond. Et la fin abrupte semble témoigner que James Tynion IV est vite arrivé au bout de son propos.

Une partie graphique oppressante

Reste donc la partie graphique de Gavin Fullerton et Chris O’Halloran qui est réussie. Une mise en page travaillée, des personnages expressifs, un dialogue constant entre noir et couleurs habilement concoctées façonnent une atmosphère réellement étouffante. Cela méritait-il toutefois un grand format ? Sans doute pas.

Ce grand format Urban est souvent choisi pour proposer des titres susceptibles d’attirer un autre lectorat en provenance du franco-belge. Avec ce faiblard Derrière la porte, peu de chance que cela ait un impact…

Malgré une équipe artistique alléchante, Derrière la porte déçoit fortement. Le mix annoncé de thriller familial et de récit horrifique pâtit de la faiblesse de ce que James Tynion IV a à raconter. 

Points forts
La partie graphique, angoissante à souhait
Points faibles
James Tynion IV n'a pas grand chose à raconter
Un personnage détestable que l'on n'aime pas détester