La géniale série Grandville de Bryan Talbot poursuit sa réédition chez Delirium avec un quatrième volume sobrement intitulé Noël et qui voit l’inspecteur Lebrock de retour aux affaires en se mettant à la recherche de la nièce de sa gouvernante, embrigadée dans une secte.
Une écriture virtuose
Le détective de Scotland Yard débarque à nouveau à Gandville où ses contacts, son flair et ses coups de sang vont lui permettre de remonter la piste de la jeune femme enrôlée. L’écriture virtuose de Bryan Talbot tisse un récit addictif et réjouissant qui mêle humour, action et uchronie politique avec une immense réussite. Cet équilibre parfait, qui fait la signature de la série depuis ses débuts, se dote, dans ce volume, de préoccupations sociales fortes comme l’évocation percutante des extrémismes religieux et politiques qui, cherchant boucs émissaires et proies faciles, conduisent au chaos.
L’utilisation de la richesse de l’univers
Bryan Talbot n’oublie pas que Grandville est une série continue en réutilisant habilement des personnages et des éléments intervenus dans les précédents volumes et poursuit le développement de la vie privée de Lebrock, pimentant ainsi son récit. Comme à son habitude, Bryan Talbot déclare sa flamme à la bande dessinée et à la France avec nombre de clins d’oeil malins et plus ou moins cachés, dont les références sont listées dans une partie bonus délectable.
Un bijou graphique
L’univers graphique de Grandville est un bijou inventif et d’une précision folle. Mêlant un esprit steampunk à une ambiance à la Shelock Holmes, l’artiste livre une sublime partition où la perfection de ses designs et de ses décors rivalise avec le caractère redoutable de sa mise en page et de ses teintes subtilement troussées. Un régal pour les yeux !
Chaque nouveau volume de Grandville est un immense plaisir de lecture ! Incontournable !