Lorsqu’apparait le nom de Daniel Warren Johnson sur une couverture de comicbook, on est toujours tenté d’aller y jeter un oeil ! Il est ici crédité en tant que co-scénariste aux côtés de Juan Gedeon, qui est clairement le véritable maitre d’œuvre de Jurassic League. D’autant qu’il officie également aux pinceaux – remplacé le temps d’un épisode par Rafa Gares -, épaulé par l’excellent Mike Spicer aux couleurs.
Jurassic League, ce sont les plus fameux héros de chez DC Comics incarnés par des dinosaures à la place d’humains – ou d’extra-terrestres, qui vont faire connaissance et devoir s’unir pour combattre des vilains classiques de l’univers, là aussi, incarnés par des dinos. Un scénario classique pour un récit de super héros en somme…et puis c’est tout. La folie de l’idée initiale plutôt rigolote sur le papier ne se retrouve que peu dans le déroulé de l’intrigue. Si les persos-dinos possèdent bien les caractérisations classiques des héros qu’ils incarnent et l’histoire est bourrée d’action, le lecteur reste sur sa faim. On sent bien un peu le talent de Daniel Warren Johnson dans certaines séquences touchantes dont il a, habituellement, le secret dans ses propres œuvres mais cela fait bien peu. On peut penser que l’auteur de Do A Powerbomb est intervenu à la marge de ce scénario, plutôt mené par Juan Gedeon.
Le dessinateur argentin propose néanmoins un dessin explosif et dynamique qui use de designs inventifs pour transformer les héros et vilains en dinos. Ses planches bénéficient d’une mise en page variée et efficace et rythment bien l’action du récit. Mike Spicer livre, comme d’habitude, un travail impeccable aux couleurs, avec des teintes chatoyantes. On regrette toutefois le passage de Rafa Gares sur un épisode avec un dessin peu agréable et très peu lisible dans la mise en scène de l’action.
Au final, d’une idée plutôt original, les auteurs n’aboutissent qu’a un récit sympathique mais anecdotique.
Hormis une partie graphique globalement dynamique et réussie, Jurassic League ne tire qu’un récit anecdotique d’une idée de base assez folle. Il en aurait fallu davantage pour nous séduire.