Killadelphia revient pour un troisième volume après deux tomes plutôt convaincants. Rodney Barnes continue de creuser cette veine riche en genres et en thèmes où il parvient à mêler récit de vampires, Histoire des USA et trame familiale avec succès.
Les légions de vampires se déversent sur Philadelphia que convoite Abigail, l’épouse de John Adams, deuxième président des USA. Pendant ce temps, Jimmy Sangster et son entourage tentent de trouver un moyen de sauver son âme après sa morsure.
Un mix riche en thèmes
Rodney Barnes multiplie, à nouveau, les chemins narratifs parallèles pour construire son récit politico-social baigné de vampirisme. L’auteur livre sa lecture politique de l’Histoire américaine à travers le récit des opprimés où il mêle mythes et réalités en ajoutant un brin de mysticisme. De nouveaux venus comme Thomas Jefferson s’invitent à la fête. Si l’ensemble fonctionne bien et se montre riche et pertinent, le nombre important de protagonistes amène parfois une certaine confusion narrative.
Graphiquement époustouflant
Rodney Barnes dote également son récit d’une composante familiale où il parle avec force d’éducation, d’héritage et de liens filiaux. Cette trame s’enlace habilement avec les affrontements vampiriques qui occupent une large partie de l’histoire et trouvent une puissance folle à travers la partie graphique de Jason Shawn Alexander et Luis NCT. L’artiste natif du Tennessee possède un trait expérimental particulièrement riche et ébouriffant. Totalement à l’aise sur le côté horrifique ou mystique, il trouve également un rythme efficace sur les scènes plus intimes. Son compère aux couleurs réalise un travail prodigieux, à la fois glaçant et incandescent. Un ensemble époustouflant !
Un troisième tome qui confirme l’originalité et la force de Killadelphia qui se montre aussi politique que divertissant !