Malgré quelques menus défauts, le volume inaugural de Killadelphia avait été plus que convaincant ! Restait à voir si la suite serait du même acabit ! La réponse est oui ! Rodney Barnes et Jason Shawn Alexander poursuivent leur récit vampirique avec la même force et les mêmes composantes qui en font un comicbook assez singulier.
James Slaughter s’est juré, depuis la mort de son père, que Philadelphie serait débarrassée des vampires qui l’infectent. Mais Abigail Adams a décidé de reprendre la mission de son défunt mari, John, déchainant sa horde de vampires sur la ville.
Un récit sous tension
Le scénariste ne relâche nullement la pression sur ses personnages qui sont lancés dans une quasi course contre la montre : les uns pour abattre la ville, les autres pour arrêter ce déchainement fou. Sur un rythme redoutablement bien maitrisé malgré quelques scènes un poil confuses, Killadelphia alterne les séquences policière, horrifique et fantastique dans une ambiance sombre et angoissante où l’émotion s’invite de temps à autre. Rodney Barnes imagine une galerie de personnages richement caractérisés et qui s’étoffe au fil du récit. La relation entre James et son père se taille une belle part dans ces développements, ainsi que le personnage de Jupiter.
Un encrage historique puissant et pertinent
C’est ce personnage qui occupe essentiellement les pages qui ancrent Killadelphia dans un contexte historique pertinent, essentiellement au début du XIXème siècle. La période de la ségrégation raciale et de l’esclavage est l’occasion pour le scénariste de rappeler les atrocités commises à cette époque mais aussi d’offrir une force supplémentaire à son récit horrifique en utilisant les Pères fondateurs comme protagonistes. D’un point de vue social, Jupiter incarne toute la colère et le ressentiment issus de plusieurs siècles de maltraitance et libère ses sentiments dans un déferlement de violence.
Des ambiances graphiques époustouflantes
Killadelphia ne serait pas le comicbook qu’il est sans la partie graphique réalisée par Jason Shawn Alexander et Luis NCT. Les artistes offrent des planches totalement dingues qui rendent merveilleusement bien les atmosphères terrifiantes, oppressantes ou mélancoliques. Les scènes avec les vampires sont particulièrement glaçantes et sanglantes quand les scènes fantastiques sont d’une belle inventivité. La capacité des artistes à varier les ambiances est remarquable, notamment grâce à la riche palette de couleurs de Luis NCT.
Une partie graphique unique et impressionnante !
Killadelphia demeure, dans ce deuxième volume, ce thriller horrifique haletant qui entraine le lecteur dans un récit sous tension s’appuyant habillement sur contexte historique marquant et une partie graphique époustouflante !