Après Ice Cream Man qui a inauguré la salve de titres à tendance horrifique lancée par Huginn & Muninn, voici le premier tome de Killadelphia, série au long cours signée Rodney Barnes, Jason Shawn Alexander et Luis NCT, qui reprend le thème des vampires dans un thriller sous tension.
Lorsque le policier Jimmy Sangster rentre à Philadelphie enterrer son père assassiné, il se retrouve confronté à un complot dont les ramifications vont le mener sur des chemins historiques et familiaux imprévus.
Rodney Barnes, qui a œuvré pour la TV, ne perd pas une seconde et entre rapidement dans son histoire en mettant en place les éléments principaux à l’aide d’une alternance de scènes passé/présent efficace qui annonce la couleur : la densité de l’intrigue va demander une forte implication du lecteur. Le scénariste installe une belle tension qui ne faiblira pas jusqu’à la clôture de ce premier volume, en proposant des rebondissements souvent surprenants.
En toile de fond de son thriller, Rodney Barnes offre un contexte historique rattaché aux premières années de l’Indépendance américaine, en insérant d’éclairantes plongées dans le passé lointain. A cela, vient se greffer une histoire familiale forte et bien construite, amenant une charge émotionnelle intéressante. L’auteur choisit également de glisser une romance entre deux personnages que l’on pourra, par contre, trouver improbable à ce stade du récit.
L’ensemble bénéficie d’une belle densité et d’une réelle cohérence, bien que certaines séquences semblent parfois un peu rapides dans leur exécution.
Côté dessin, Jason Shawn Alexander et Luis NCT plongent avec aisance le lecteur dans l’ambiance poisseuse et violente, qui se teinte de fantastique. Forte de noirs puissants qui gagnent en force grâce au contraste provoqué par les couleurs parfois vives, la partie graphique traduit parfaitement la tension du récit.
Ce premier volume peut se lire de façon auto-contenu mais la série est actuellement encore en cours aux USA avec une trentaine d’épisodes à son compteur ! On ira donc lire la suite avec intérêt !
Killadelphia tire sa force d’une écriture sous tension et de contextes historiques et familiaux efficaces. Malgré quelques défauts d’écriture, ce premier volume convainc et donne envie d’aller voir la suite !