Avec Middlewest et The me you love in the dark, Skottie Young, Jorge Corona et Jean-François Beaulieu ont démontré tout leur talent pour développer des univers originaux, riches et variés mais aussi proposer une écriture des personnages extrêmement forte. Avec Ain’t No Grave, le trio remet le couvert et réussit un sans faute avec un épisode introductif parfait !
Dans un monde qui ressemble fortement à l’Amérique de la fin du XIXème siècle, Ryder, une ancienne détrousseuse de banque qui se sait condamnée par la maladie, compte bien donner un sens particulier à ces derniers moments et s’en va sur la route, quittant son foyer et ses proches.
Entre drame, western et fantastique
Ain’t No Grave entraine le lecteur dans un mélange d’ambiances remarquablement mis en forme. Par la partie graphique époustouflante du duo Corona – Beaulieu, sans aucun doute l’un des meilleurs actuellement, l’Ouest américain sauvage, âpre, porteur de rêves et de malheurs, s’immisce dans l’esprit du lecteur avec force. Par le scénario de Skottie Young le drame familial s’invite et croise le fantastique, le temps d’une séquence envoutante.
Une accroche redoutable
En alternant les séquences passées où la maladie brise un foyer et les scènes présentes où l’on suit la quête de Ryder à travers les étendues arides ou les sombres et inquiétantes forets, l’auteur construit de façon redoutable son introduction. Le lecteur s’imprègne totalement de l’univers de la série et s’attache d’emblée à l’héroïne. Par ses écarts fantastiques et son cliffhanger totalement excitant, Skottie Young sèment les graines du questionnement dans l’esprit du lecteur, parfaitement accroché.
Le travail graphique de Jorge Corona et Jean-François Beaulieu est, une nouvelle fois, impeccable et un régal à regarder. Par sa mise en page, le dessinateur rythme parfaitement les ambiances de l’issue, entre moments contemplatifs, envolées fantastiques et scènes dramatiques. L’artiste maitrise les designs et les environnements, offrant ce piment propre aux univers d’exception. La complicité avec le coloriste canadien éclate à nouveau sous les yeux du lecteur qui se délecte de ces teintes chaleureuses et du remarquable travail sur les lumières. Superbe ! 
Un premier épisode introductif parfait ! En route pour une nouvelle pépite !