A la fin des années 80, Kevin Eastman et Peter Laird, alors au sommet de l’aventure Teenage Mutant Ninja Turtles, imaginent l’ultime histoire des Tortues Ninja trente ans dans le futur. Cet ambitieux récit est resté au chaud dans les tiroirs jusqu’en 2018 lorsqu’Eastman décida réaliser ce vieux rêve. En collaborant avec le scénariste de la série régulière de 2011, Tom Waltz, le créateur retrouve les sensations du début et réalise sans doute l’une de ses meilleures histoires ! The Last Ronin est né !
Construit en quatre copieuses parties, The Last Ronin voit le dernier survivant de la famille des Tortues venir venger l’honneur des siens dans un New-York post-apocalyptique dirigé d’une main de fer par le clan Foot qui a vaincu le clan Hamato !
Une déclaration d’amour à l’Histoire des Tortues Ninja
Le volume démarre comme aux grandes heures de la série originale par une longue séquence urbaine où se succèdent les scènes d’action sur les toits jusqu’au QG du clan Foot. Un spectacle au découpage graphiquement explosif et minutieux qui régale le lecteur qui se retrouve immédiatement « à la maison ». Ecrite dans les années 80, l’histoire baigne dans une ambiance futuriste à la croisée de Blade Runner et Dark Knight Returns, rendant hommage aux classiques du genre post-apocalyptique.
Mais très vite les auteurs livrent de grosses et réjouissantes surprises quant au devenir des personnages de l’univers. Le lecteur est alors embarqué dans un récit fleuve et dense qui est un pur bonbon sucré pour les amoureux des Tortues. Eastman et Waltz exploitent à la perfection les personnages et les ressorts de l’univers, faisant honneur aux grandes figures et aux thèmes classiques qu’ont généré les Tortues Ninja. Les séquences chères aux amoureux s’enchainent incluant les disputes familiales, les saillies humoristiques, les bastons chorégraphiées, l’honneur bafoué, ou encore l’émotion forte. Rien n’est oublié mais rien n’est superficiel dans ce récit solide et cohérent.
De nouveaux personnages plus ou moins enthousiasmants
Les auteurs imaginent de nouveaux personnages avec plus ou moins de succès. Si la nouvelle venue du clan Hamato apporte un vent de fraicheur et une lueur d’espoir habilement écrite, le nouveau grand méchant manque un peu de charisme. En héritier du clan Foot, ses agissements manquent quelque peu d’ampleur et sa caractérisation est un peu trop générique ! Mais c’est bien là le seul petit point faible de The Last Ronin.
Une partie graphique ultra solide et judicieusement variée
The Last Ronin gagne en ampleur grâce à une partie graphique des plus solides ! Sur un découpage époustouflant de Kevin Eastman, quatre artistes se relayent pour illustrer le récit. Les styles et les colorisations s’adaptent à merveille à la période où se déroule chaque séquence, offrant un panel à la fois original et replongeant d’une certaine façon le lecteur dans l’Histoire graphique des Tortues Ninja. Le plaisir suprême étant de retrouver le dessin noir & blanc des débuts de Kevin Eastman !
Le volume s’agrémentent de textes et de croquis commentés riches en informations. HiComics soigne son édition avec notamment un titre à la dorure du plus bel effet !
The Last Ronin est un véritable cadeau offert par Kevin Eastman et Tom Waltz aux amoureux des Tortues Ninja ! Tout ce que l’on aime dans l’univers créé par Kevin Eastman et Peter Laird dans les années 80 figure dans ce récit fleuve et dense qui se déguste avec grand plaisir ! Un indispensable pour les fans et un bon point d’entrée pour les néophytes ! Aucune raison donc pour qui que soit de ne pas se plonger dans The Last Ronin !