Lors du passage de Kurt Busiek sur Action Comics et Superman au cœur des années 2000, l’arc que propose Urban Comics en Paperback est sans doute le moment le plus mémorable, d’autant qu’il est dessiné par son complice d’Arrowsmith : Carlos Pacheco !
L’apocalypse en approche
Alors qu’il vient de retrouver ses pouvoirs suite à Infinite Crisis, Superman est contacté par une amie scientifique qui l’invite à venir découvrir Subjekt-17, une créature surhumaine à la destinée similaire à la sienne. Mais ces événements attire l’attention d’Arion, grand sorcier de l’Atlantide, qui prophétise la chute de Camelot.
Ambitieux et profond
Kurt Busiek propose un récit ambitieux qui possède de nombreuses qualités mais aussi quelques défauts, toutefois loin d’être rédhibitoires.
Le cœur de la chute de Camelot est la remise en cause existentielle de Superman ! Le personnage doute, se questionne, interroge ses proches quant à son rôle au sein de l’humanité et l’impact de ses interventions sur le long terme. Pour mettre en scène ce questionnement, le scénariste multiplie les très bonnes idées. Il concocte un jeu de miroirs avec des personnages qui lui renvoient le reflet de sa personnalité. Le plus important est Subjekt-17, une créature extraterrestre qui est arrivée dans les mêmes conditions de Clark mais dont le destin sur Terre est bien plus funeste. Kurt Busiek crée également Sirocco, un héros qui s’oppose à Khyber, la grande menace qui pèse sur l’avenir de la Terre, et fait intervenir des adolescents surpuissants provenant de Néo-Genesis. Autant de protagonistes qui permettent de développer les réflexions de Superman. Kurt Busiek tissent également de nombreuses relations avec Lois Lane ou Lana Lang qui enrichissent la mythologie personnelle de Superman tout autant qu’elles nourrissent son propos.
Quelques lourdeurs narratives
Mais Kurt Busiek est également un scénariste très bavard et cela se ressent sur le rythme d’écriture qui a parfois du mal à s’emballer. Et le scénariste se trouve coincé par l’univers partagé qui l’amène à faire apparaitre certains personnages pour satisfaire les liens entre séries mais dont les interventions tombent comme un cheveu sur la soupe et cassent le déroulé du récit. Au milieu de l’arc, les auteurs, secondés par Fabian Nicieza et Peter Vale livrent un interlude qui renoue avec un narratif plus simple et plus léger qui rappelle toutefois encore l’importance de Superman dans la vie des humains.
Graphiquement léché
Carlos Pacheco rend, comme à son habitude, des planches léchées au trait précis et aux décors riches. Certaines d’entre elles marquent les esprits par leur caractère iconique ! On pourra quand même constater une petit baisse de forme sur la fin du run.
Au final, Superman – La chute de Camelot est une lecture agréable qui n’acquière pas le statut d’indispensable en raison de ses défauts narratifs.
La chute de Camelot propose un arc riche de belles idées et d’une partie graphique globalement léchée mais pâtit de quelques lourdeurs narratives. Rien qui n’empêche toutefois de prendre un plaisir certain à la lecture !