A l’instar d’un Spider-man – L’histoire d’une vie de Chip Zdarsky qui voyait le héros vieillir au fil d’un récit qui reprenait et adaptait les grands événements de la vie de Peter Parker, Superman Space Age propose un récit qui se déroule de 1963 à 1985 et réinterprète des éléments de la vie de Clark Kent en les ancrant dans le contexte de l’Amérique de cette double décennie. Mark Russell – qui a déjà travaillé sur un tel projet avec Fantastic Four Life Story – s’associe cette fois-ci aux géniaux Mike et Laura Allred à la partie graphique !
Du Superman sombre et social !
L’auteur, qui a fait sa réputation avec des récits humoristiques acerbes à forte composante sociale, impose également sur l’Homme d’Acier, sa patte sociale mais la dote d’une noirceur inédite. Traversant la période américaine des années 60 à 80, riche en événement politiques et sociétaux marquants, Clark Kent fait ses classes en tant que Superman en se frottant à des événements comme la course à l’armement, le Watergate, la guerre et ses conséquences ou le combat pour les droits civiques.
Le sens de la vie
Cette toile de fond sert de support à la vie de Clark qui suit un déroulé relativement classique par rapport à la continuité de DC Comics tout en ajoutant quelques idées originales. La famille se trouve au cœur de Superman Space Age avec de nombreuses scènes très touchantes en compagnie du père de Clark ou de Loïs Lane, où Mark Russell fait s’interroger Superman sur la sens de la vie, à fortiori lorsqu’on est un héros quasiment immortel. Le scénariste intègre également de nombreux personnages de l’univers DC, pour la plupart très connus, qu’il écrit plutôt bien.
Rythme irrégulier et scènes superflues
Le récit contient de nombreux moments touchants, ironiques ou épiques et les idées « nouvelles » de Mark Russell fonctionnent généralement plutôt bien. Mais là où la mini-série de Zdarsky proposait 6 issues ramassées et nerveuses « séparées » d’ellipses temporelles, le récit de Russell se décompose en trois longs épisodes qui pâtissent d’un rythme très aléatoire, ce qui ternit le plaisir de lecture. Certaines séquences assez longues se déroulent également sans Superman – notamment avec Batman – et n’apportent pas forcément à un récit dont le héros est l’Homme d’Acier.
Graphiquement réussi
Mike et Laura Allred réalisent, de leur côté, un travail impeccable, maîtrisant l’univers de Superman et proposant des compositions léchées ! Le style du dessinateur se marie bien avec l’univers de l’Homme d’Acier, ainsi qu’avec la période des années 60 à 80 où le côté Vintage de son art fait merveille. Les couleurs de Laura Allred sont également parfaites avec leurs aplats chaleureux.
Superman Space Age est une lecture agréable à défaut d’être le coup de cœur espéré ! Mark Russell propose un récit riche en bonnes idées mais pâtît d’un rythme irrégulier et de scènes superflues. Au dessin, le couple Allred régale ! Une relecture de la vie de Superman à découvrir !