Série phare du lancement de l’éditeur AWA, The Resistance a tout pour attiser la curiosité : JM Straczynski au scénario, Mike Deodato jr aux dessins et le duo Frank Martin – Lee Loughridge aux couleurs. Si l’on ajoute son pitch coïncidant – involontairement – avec l’actualité, tout est fait pour que l’on parle de cette série !
Un virus s’est répandu sur Terre et a, en quelques semaines, décimé plusieurs millions d’humains. Puis un jour, le virus disparait totalement. Les autorités s’aperçoivent alors que parmi les infectés, 5% ont survécu et ont développé des capacités surhumaines. S’en suit une volonté politique de contrôle de ces individus mais la résistance s’organise.
Le récit de JMS se place sur deux plans : un plan global où va s’exposer la politique paranoïaque, complotiste et manipulatrice et un plan individuel où vont se développer les thèmes des super pouvoirs, de l’implication personnelle et de la morale. Si l’ensemble parait se disperser parfois, le propos du scénariste est très solide et forme un thriller palpitant qui sème au fil des 6 épisodes des graines de suspens ultra efficaces.
Le propos politique sur les puissants qui nous gouvernent dont le basculement vers le totalitarisme ne tient qu’à un fil est pertinent et plutôt crédible dans son déroulé. De la même façon, leur cynisme sans borne fait froid dans le dos. D’autre part, les histoires individuelles des survivants aux virus amènent des questionnements sur la façon d’utiliser les pouvoirs et des ingrédients émotionnels bienvenus – notamment quelques clins d’œil aux récits super héroïques classiques.
L’ultime épisode accélère le récit qui laisse le lecteur sur de nombreuses interrogations pour la suite. Un deuxième volume est prévu pour 2021 et force est de constater que l’on a hâte de voir ce que va proposer le scénariste.
JM Straczynski s’appuie sur des artistes de haut niveau. Mike Deodato jr, dans son style caractéristique, réalise un travail sobre et efficace en comparaison de certains de ces deniers travaux chez Marvel. Sa mise en page est particulièrement réussie et ses scènes d’action, dynamiques. Les couleurs de Frank Martin et Lee Loughridge s’insèrent parfaitement dans le travail du dessinateur. Une partie graphique superbe et totalement adaptée au ton du récit.