Après un épisode #6 où l’intrigue a définitivement basculé, la tension et le suspens sont montés crescendo. Bryan Hill a désormais mis Jennifer Morgan, la fille du candidat suprématiste au sénat américain, au centre de son histoire. Sa personnalité ambiguë, tiraillée entre son père et son éducation, sa fille, à qui elle veut éviter de vivre ce qu’elle vit et son attirance pour Richard Wright, l’ex agent du FBI infiltré. Le personnage est difficile à cerner. Montrant parfois de la faiblesse avec l’envie de sortir de son milieu, elle semble surtout manipulatrice. Mais Bryan Hill est suffisamment habile pour ne jamais laisser le lecteur se faire un avis définitif.
Dans ce huitième et avant dernier épisode, tout semble converger vers une fin dramatique. Désormais mis à jour, la plan de l’agent Curry semble prêt à s’effondrer mettant Richard en position plus que difficile. Le sort du candidat Morgan, proche d’être élu, apparaît plus fragile. Jennifer mène la danse et le cliffhanger que nous réserve Bryan Hill fait encore son effet.
Le scénariste gère le rythme de la série de façon impeccable permettant d’éviter tout moment faible. Il instaure une ambiance trépidante et oppressante, allant à l’essentiel. Pas de fioriture, pas de scène inutile.
Les dessins de Leandro Fernandez participent, une nouvelle fois, au plaisir que ressent le lecteur. Sa mise en page, qui utilise fréquemment le gaufrier, est subtile, sous un air simple. Souvent avare en décor, son travail se porte sur les ombres qu’il maîtrise parfaitement. On est dans une ambiance cinématographique sombre. A cela viennent s’ajouter les couleurs vives de Dean White qui complètent totalement les dessins de Fernandez.