Ce nouveau titre du Black Label plonge le lecteur dans le Gotham de la fin des années 30, miné par les conséquences de la Grande Dépression et alors que la guerre s’annonce de l’autre côté de l’Atlantique.
Face à l’assassinat sauvage d’individus haut placés de la ville, la police corrompue est impuissante malgré tous les efforts déployés par l’intègre commissaire Gordon. C’est alors que des rumeurs courent au sujet d’une étrange et effrayante chauve-souris qui tenterait de mettre de l’ordre…
Classique mais bien écrit
Proposant une intrigue plutôt classique, Dan Jurgens n’innove en rien mais offre à retrouver un Batman plus humain et porté sur l’enquête, ce qui fait du bien au sein de la production actuelle sur le personnage. Pas de Chevalier Noir chevauchant un Boeing ou traversant l’atmosphère, ici. Sous la plume de Jurgens, Batman est un justicier débutant et commettant des erreurs, avec ses failles, tout autant qu’un homme intelligent qui sait faire fonctionner ses méninges. Au fil de son récit hommage aux débuts du Chevalier Noir, le scénariste reprend quelques classiques du personnage comme sa propension à disparaitre sans que son interlocuteur s’en aperçoive. Dan Jurgens soigne également sa palette de seconds rôles, riche et archétypale de ce genre de récit.
Baigné dans l’Amérique des années 30
Par sa reprise d’ingrédients classiques tels qu’assassinats, trafics, prostitution, xénophobie ou 9ème art, le scénariste retranscrit très bien cette ambiance iconique des Etats-Unis de la fin des années 30 où le crime règne en maître. L’ensemble offre un mix parfait qui façonne une intrigue fluide et efficace qui rappellera à chacun un film ou un roman se déroulant à cette période.
Une partie graphique totalement immersive
Le duo Mike Perkins – Mike Spicer se montre idéal pour cette ambiance glauque, sombre et violente. Le dessinateur régale de ces trognes de voyous ou d’actrices glamours et soigne ses décors urbains. Lui aussi reprend quelques images iconiques du personnage, rappelant quelques moments forts de classiques du Chevalier Noir ! Quand au coloriste, il démontre, à nouveau, qu’il est l’un des tous meilleurs ! Sa capacité à installer une atmosphère oppressante, en jouant remarquablement sur les ombres et les lumières est remarquable ! Un must !
Sans rien révolutionner, Dan Jurgens donne à retrouver un Chevalier Noir humain et enquêteur dans l’Amérique des années 30, et ça fait plaisir ! D’autant que Mike Perkins et Mike Spicer régalent dans la création de ce type d’atmosphère ! Un excellent divertissement !