Fort de sa collaboration avec Ram V sur Aquaman Andromeda, un titre du Black Label, Christian Ward a choisi de proposer sa première création solo chez DC dans ce même label avec Batman City of darkness ! Blood Stain Teeth, la précédente série indépendante qu’il scénarisait ne nous avait pas convaincus. Cette sombre escapade dans le Gotham d’en-bas confirme malheureusement cette impression.
Cour des Hiboux, le retour !
La Cour des Hiboux, sinistre cabale gothamienne qui tire les ficelles dans l’ombre, garde un portail menant à une Gotham City déformée, en proie à des créatures terrifiantes dépassant largement les frontières de l’imaginable. Quand ce passage entre les deux mondes cède, une créature de la nuit s’infiltre dans Gotham avec un objectif bien précis en tête : trouver son propre Robin pour l’accompagner dans son éternelle quête de vengeance…
Démarrage prometteur avant dilution
City of Darkness démarre de façon plutôt prometteuse avec un premier épisode efficace au potentiel certain. Choisissant de reprendre des idées intéressantes comme la Cour des Hiboux ou réinterprétant certains personnages avec réussite, Christian Ward pose les bases d’un récit sombre et intriguant.
Mais rapidement le récit s’effiloche petit à petit et perd totalement sa tension initiale. Christian Ward dilue son intrigue dans des séquences longuettes et sans moments marquants, laissant quelque peu sur le côté le lecteur qui, au final, termine la mini-série d’un œil distrait. D’autant que l’écriture de Ward ne permet guère de s’attacher aux personnages.
Graphiquement envoutant !
Mais Christian Ward, c’est avant tout une proposition graphique singulière et, de ce côté, le contrat est totalement rempli. De son dessin électrique et sombre, l’artiste crée des ambiances incroyablement fortes, que cela soit lorsqu’il lorgne du côté fantastique ou s’abandonne à des envolées horrifiques. Sa palette de couleurs quasi fluorescentes fait scintiller des planches à la composition souvent léchée. Et son trait fin, que l’on pouvait trouver brouillon parfois, s’affirme davantage. Une vraie réussite graphique !
Artiste au style particulièrement fascinant, à la fois sombre et électrique, Christian Ward se fait scénariste pour une plongée dans la Gotham D’en-bas. Malheureusement, il se montre nettement moins pertinent dans ce domaine, proposant un récit qui s’effiloche au fil des pages et perd l’adhésion du lecteur. Batman City of darkness vaut surtout pour sa partie graphique, remarquable !