Au-dedans a touché une grande partie des lecteurs qui ont gardé imprimé dans leur esprit le parcours de Nick, ce jeune illustrateur dont la perception des choses bascule lors sa rencontre avec Wren, une jeune femme médecin. Ils sont aussi tombés sous le charme incroyable du style de son auteur Will McPhail, entre humour pince sans rire et grosse larme à l’œil !
On retrouve cet esprit dans L’amour et la vermine, recueil de ses dessins de presse pour le New-Yorker. Le plus souvent en un dessin légendé d’une phrase, l’auteur démontre tout son talent pour livrer son regard décalé ou piquant sur des sujets très divers.
L’artiste choisit différents types d’humour pour porter son propos. Le plus souvent absurde, son regard malicieux use aussi parfois de jeux de mots ou détourne des scènes classiques de la vie quotidienne pour en faire des pastiches hilarants. Will McPhail se délecte des angoisses quotidiennes des humains en les mettant en scène mais il les brocarde également en dessinant ses animaux préférés qui l’obsèdent tant : les rats et les pigeons.
Dans ses vignettes, chacun pourra, d’une certaine façon, se reconnaitre tant les thèmes abordés sont multiples et touchent de chacun de nous. Les plus récurrents sont l’amour et les relations humaines au sens large. Will McPhail questionne le couple, la place que chacun doit trouver dans ce monde si complexe, la difficulté à communiquer avec les autres et la solitude qui en résulte. L’auteur pointe également du crayon les travers encore bien présents du monde d’hier, patriarcal et vertical !
Ses dessins en tons de gris sont toujours d’une grande finesse et vont droit au but, s’économisant un contexte graphique qui empêcherait le lecteur de se focaliser sur le message que veut faire passer Will McPhail. Faussement simple, son dessin est incisif et redoutable d’efficacité !
L’amour et la vermine est l’occasion de renouer avec l’esprit fin et malicieux de Will McPhail à travers ses dessins de presse pour le New-Yorker, d’une finesse et d’une drôlerie sans pareil !