Passer après un run de 100 épisodes étalés sur quasiment 8 années n’a rien d’aisé ! Ce défi a été relevé par Sophie Campbell qui avait dessiné le superbe arc Northampton où les Tortues devaient – déjà – gérer les conséquences d’un affrontement mémorable avec Shredder !
L’autrice prend les commandes de la série au moment où le destin des Tortues a dramatiquement basculé, laissant sur le carreau un personnage majeur et modifiant profondément la personnalité d’autres. A l’exception de Raphael, qui fait à nouveau bande à part, les Tortues vivent sous le toit de la ferme de Northampton mais ne s’adressent quasiment plus la parole, trop touchés par les récents évènements. Il en est de même avec leurs amis proches, April ou Alopex. Mais dans une période où les Mutants – désormais extrêmement nombreux suite aux agissements de Hob – sont plus que jamais mis au ban de la société, les Tortues vont devoir de nouveau faire équipe pour survivre.
Sentiments mêlés et douce amertume
Après le feu de l’arc précédent qui a conclut le run de Tom Waltz, Sophie Campbell décide d’apporter sa touche en proposant un récit qui prend le temps de mettre en avant les personnages avec une certaine bienveillance. Chacun tente de faire le bilan de son existence et de digérer les événements. La (sur)vie derrière le mur qui isole les Mutants pour certains, la vie en dehors pour d’autres, chacun fait preuve d’introspection tout en ne parvenant pas retrouver cette cohésion qui a fait leur force. Sophie Campbell réussit très bien à faire passer ces sentiments mêlés en proposant une tonalité adaptée à ce nouveau statu quo.
La famille et le droit à la différence
En parallèle, l’autrice met en place quelques intrigues liées aux ennemis des Tortues qui demeurent, pour le moment, à l’état d’embryon, l’autrice se concentrant sur les relations entre les personnages. On retrouve sous sa plume l’une des forces de la franchise, à savoir la solidarité familiale au sens large. Sophie Campbell insère également des thèmes qui lui sont chers comme le droit à la différence et la tolérance. Si certaines caractérisations de personnages demandent encore à être apprivoisées par l’autrice, l’ensemble tient très bien la route et se lit très agréablement.
Un régal pour les yeux !
D’autant que l’on retrouve Sophie Campbell également au dessin. Son trait doux, précis et dynamique fait merveille, autant dans les scènes intimistes où la dessinatrice se montre juste sur l’expressivité des personnages, que dans les scènes d’action, très réussies. L’indéboulonnable Ronda Pattison est toujours de la partie avec ses couleurs qui font l’homogénéité de la série depuis ses débuts !
Sophie Campbell prend les commandes des TMNT après l’incroyable run de Tom Waltz et réussit ses débuts en proposant un récit qui met en avant les personnages et leurs fragilités. Usant d’une tonalité différente et maitrisée qui amène de nombreux moments émouvants, l’artiste se charge aussi à merveille de la partie graphique ! Des débuts convaincants pour la période Reborn des TMNT chez HiComics !