Créatrices de Monstress, Marjorie Liu et Sana Takeda reviennent pour un titre qui lorgne, cette fois-ci, vers l’horrifique mâtiné d’humour.
Les autrices font évoluer une famille d’origine asiatique entre le Hong Kong des années 50 et le New-York d’aujourd’hui où les enfants reçoivent la visite de leurs parents afin de leur donner un coup de main dans leur restaurant. Mais lorsque Ipo, la mère au comportement étrange, décide de leur faire nettoyer la maison voisine, laissée à l’abandon, une mauvaise surprise les attend.
Un mélange des genres qui ne marche pas
Night Eaters s’ouvre sur un premier épisode à l’ambiance inquiétante et grave plutôt réussi, installant à la fois le passé trouble d’Ipo et les relations familiales conflictuelles. Puis petit à petit, au fil des épisodes, tout en poursuivant cette exploration fantastique et familiale, un humour pas forcément aiguisé s’immisce au sein du récit, désamorçant toutes les situations horrifiques, au demeurant plutôt intrigantes. C’est ce mélange qui ne fonctionne pas bien et sort le lecteur de sa lecture. C’est d’autant plus dommage que le background familial se montre assez efficace et les idées pour effrayer le lecteur, plutôt bien trouvées. Malheureusement, le mal est fait et Night Eaters ne convainc pas !
Pourtant, le dessin de Sana Takeda avait toutes les qualités pour proposer un récit à l’ambiance pesante et oppressante. Son trait indé et ses teintes pastels se marient parfaitement pour imposer l’atmosphère de l’histoire horrifique qu’aurait du être Night Eaters. Mais l’artiste accentue également le malaise des mélanges avec des séquences humoristiques exagérées qui ne font pas mouche. Dommage.
Night Eaters avait tous les ingrédients pour proposer un récit horrifique puissant et intrigant. Mais l’incorporation d’une composante humoristique désamorce tous les effets qui auraient pu glacer le sang du lecteur. Peu convaincant au final…