Il est des bandes dessinées pour lesquelles on sait très bien ce qui nous attend, en particulier dans le genre récit bourrin. Mais on est en droit d’attendre aussi de s’attacher à des personnages un peu travaillés, d’être surpris, un peu touchés…Avec Tankers, rien de tout cela !
Après les excellents L’oeil d’Odinn et Pyrate Queen, Bliss Editions propose un nouveau titre issu du catalogue Bad Idea et la déconvenue est totale ! Même si le pitch nous avertissait, on s’attendait pas à si peu de contenu…
Afin de recréer des réserves de Pétrole, la société GreenLeaf Oil envoient dans le passé des soldats experts, retarder l’extinction des dinosaures. A leur retour au présent les choses ne vont pas se passer comme prévu.
Convenu et faible
Un tel pitch ne pouvait faire des étincelles que si son scénariste s’emparait du contexte et de ses personnages. Robert Venditti ne fait ni l’un, ni l’autre. Hormis quelques saillies contre la nauséabonde multinationale et son greenwashing, son scénario n’est qu’un enchainement de scènes convenues et vues maintes fois, n’apportant aucune surprise pour le lecteur.
L’auteur ne développe pas la caractérisation de ses personnages, ce qui ne crée aucune empathie de la part du lecteur qui s’ennuie ferme et regarde les croquages de tête avec un grand détachement.
Ce scénario creux n’est finalement qu’un prétexte pour que Juan José Ryp et Andrew Dalhouse s’éclatent à dessiner des bastons entre Méchas et dinosaures – et ils ont sans doute pris un plaisir certain. Mais si certaines planches tapent fort avec un vrai soucis du détail de la part du dessinateur et de belles giclées de sang – que renforce le grand format choisi par Bliss, on ne tombe pas de notre chaise et le motif narratif qui devient répétitif finit par lasser, là aussi.
Les planches spectaculaires de Juan José Ryp et Andrew Dalhouse ne sauvent pas le très faible et très convenu scénario de Robert Venditti. Un comic sans saveur, vite oublié.