Si l’on excepte Junkyard Joe et le premier tome de Geiger, l’univers Ghost Machine de Geoff Johns n’a guère convaincu, avec comme point culminant dans les profondeurs le très faible Red Coat.
Horrifique jeu macabre
L’auteur revient, cette fois-ci, avec une série à tendance horrifique qui met en scène des protagonistes dans une sorte de grand jeu macabre. Les êtres vils se retrouvent sur Hyde Street, un lieu étrange où leurs âmes sont confrontées à leurs crimes et malhonnêtetés passés. Mais qui veut alors quitter Hyde Street doit se plier à une règle : collecter 1000 âmes pour le compte du mystérieux « compteur ».
Geoff Johns propose une série dans un genre plutôt nouveau pour lui en imaginant un univers horrifique divertissant et installant des protagonistes plutôt bien travaillés. Chaque épisode présente un personnage principal avec son poids de tourments passés et de malfaisances qui l’ont conduit sur Hyde Street, tout en les montrant en quête d’âmes en perdition. L’ensemble prend forme petit à petit au fil des issues mais se montre assez rarement vraiment horrifique. Seules quelques scènes sont réellement glaçantes.

Une narration trop neutre
L’on peut reconnaitre à Geoff Johns de construire un univers assez riche et divertissant même s’il n’est pas avare en quelques facilités. Les protagonistes principaux bénéficient également de caractérisations plutôt fouillées. Néanmoins, on pourra trouver que la narration du scénariste fait défaut, se montrant assez neutre et rendant ce qu’il raconte rarement passionnant. Son écriture ne fait que rarement jaillir l’étincelle qui titille le lecteur.
Du grand Ivan Reis !
L’indéniable point fort de Hyde Street est la partie graphique d’Ivan Reis qui réalise un excellent travail ! L’artiste s’imprègne parfaitement de l’ambiance du récit et imagine des designs percutants. Son trait, très régulier et très beau, est sublimé par les couleurs de Brad Anderson. Ses planches participent grandement aux qualités du titre. D’ailleurs, lorsqu’il laisse la place à Francis Portela, la série perd en intérêt.

Hyde Street pourra séduire certains lecteurs par son univers riche et ses personnages travaillés. Néanmoins, la narration assez neutre de Geoff Johns en laissera d’autres de côté. A chacun de choisir son camp !


