Après Geiger, The Unnamed, l’univers partagé de Geoff Johns, s’agrandit avec Junkyard Joe, un récit aux antipodes de son prédécesseur aussi bien en termes d’ambiance que de thèmes. Toujours épaulé de Gary Frank et Brad Anderson, le natif de Detroit emmène le lecteur sur d’émouvants chemins.
Morrie Davis est un dessinateur qui, prenant sa retraite, achève son Comic Strip Junkyard Joe – Joe La Ferraille en VF – inspiré de ses souvenirs de guerre qui le hantent. Parmi eux, Joe le robot, héros de papier sorti de sa plume. Mais tout bascule lorsque Joe vient sonner à sa porte…
Un vibrant hommage aux vétérans
Junkyard Joe s’ouvre sur un épisode digne des meilleures œuvres traitant de la guerre, extrêmement fort et émouvant. C’est là que débute le vibrant hommage que Geoff Johns délivre aux vétérans. A la fois à travers Joe et Morrie Davis, l’auteur dresse un portrait de toute la difficulté de vivre après avoir vécu de tels évènements tant ils impriment leur marque indélébile dans la chair et l’esprit. D’un bout à l’autre de Junkyard Joe, Goeff Johns trouve l’écriture juste et touchante pour évoquer ces traumatismes, renforcée par le fait que Joe soit un robot, donc à priori dénué d’affect.
Des personnages bien écrits
Junkyard Joe repose en grande partie sur l’écriture de ses personnages, que cela soit les deux protagonistes principaux ou les personnages secondaires comme cette famille monoparentale assez justement croquée, elle aussi dans l’incapacité de faire le deuil. Si les acteurs de la conspiration ourdie en toile de fond manquent quelques peu d’épaisseur, ce n’est pas eux qui font la force du titre.
Une conspiration un peu vite expédiée
De fait, Geoff Johns pimente son hommage d’un récit conspirationniste prévisible et classique mais qui apporte une tension supplémentaire bienvenue. Cela lui permet de faire rejaillir les angoisses et les souvenirs enfouis au plus profond et d’évoquer leurs sales réalités. Malheureusement, ces gros bras impressionnants capitulent un peu facilement à la conclusion de Junkyard Joe, laissant un léger gout d’inachevé à la fermeture du livre.
Graphiquement à tomber
Le duo formé de Gary Frank et Brad Anderson est à son sommet dans Junkyard Joe. La beauté et la précision du trait du dessinateur font, à nouveau, merveille ! Composant habilement ses planches et immergeant le lecteur dans des décors fouillés et réalistes, Gary Frank épate par les émotions qu’il parvient à faire passer, y compris pour Joe, au faciès pas si impassible. Comme à son habitude, également, Brad Anderson livre des teintes magnifiques ! Un régal de partie graphique !
On notera l’apport émouvant de témoignages de descendants de vétérans à la fin du volume.
Geoff Johns livre un vibrant hommage aux vétérans dans un récit juste et émouvant, sublimé par la partie graphique de l’incomparable duo Gary Frank – Brad Anderson !