Collaborateur de longue date de Mike Mignola, Ben Stenbeck livre sa première création originale avec Poussière d’os, un récit postapocalyptique où l’on suit la course poursuite entre un jeune garçon et une meute d’humains le convoitant pour la viande – comprenez son corps – qu’il leur procurerait.
Un récit porté par sa partie graphique !
L’artiste livre avant tout un titre qui possède une réelle force graphique, notamment par sa mise en page, son rythme et son univers plastique. L’artiste soigne particulièrement sa narration graphique qui laisse une large place au silence et à l’imagination du lecteur. L’univers imaginé est riche et réussi dans son évocation d’un monde en ruine, au bord de l’effondrement total. L’éternel Dave Stewart propose des teintes mats qui accentuent remarquablement cette atmosphère de fin du monde.
Des éléments narratifs tout en contraste
Construit dans sa majeur partie comme une sorte de road movie apocalyptique, Poussière d’os s’appuie sur une poignée de personnages à la dérive qui luttent pour leur survie et finissent régulièrement mal, aboutissement de combats violents et sans pitié. A cela, l’auteur ajoute de mystérieuses IA aux vues plus ethnologiques qui tranchent avec l’âpreté de la vie de ces humains. Un contraste qui surprend mais fonctionne plutôt bien.
Un sentiment de frustration
Mais Poussière d’os ne livre ses clés que dans la dernière partie où l’on comprend mieux les enjeux, notamment à propos des IA. Malgré tout, une petite frustration survient à la fermeture du livre avec un sentiment de fin précipitée et d’un manque de développement autour de certains éléments mis en jeu. On espère évidemment une suite dans ce même univers pour combler ce manque.
Au final, Poussière d’os est une lecture agréable mais pas totalement aboutie, qui laisse toutefois augurer du très bon pour les prochains projets solos de Ben Stenbeck.
Poussière d’os est un récit convaincant construit sur un univers graphique fascinant mais qui pâtit d’une fin un peu précipitée et d’un petit manque de développement. Une première toutefois réussie pour Ben Stenbeck !